Cuba tient son rang de deuxième prison au monde pour la presse
Cuba tient son rang de deuxième prison au monde pour la
presse
01/02/2007 14:00
Selon Reporters sans frontières qui a rendu pubic son rapport 2007,
Cuba tient toujours son rang de deuxième prison du monde pour la presse avec
vingt-quatre journalistes détenus.
Unique dictature du continent, Cuba n'est
plus seule à incarcérer les journalistes, mais tient toujours son rang de
deuxième prison du monde pour la presse avec vingt-quatre détenus. La succession
de Fidel Castro par son frère Raúl à la tête de l'Etat, le 31 juillet, n'a rien
modifié à l'attitude du régime envers les médias dissidents. Une multiplication
des actes d'intimidation et des convocations par la police politique a marqué le
second semestre.
Deux journalistes, arrêtés en 2005, ont été libérés,
mais deux de leurs collègues ont été envoyés derrière les barreaux : Armando
Betancourt, collaborateur indépendant de Nueva Prensa Cubana à Camagüey, détenu
sans jugement par la Sécurité de l'Etat depuis le 23 mai, et Raymundo Perdigón
Brito, fondateur de l'agence Yayabo Press, condamné à quatre ans de prison, le 5
décembre, pour "dangerosité sociale". Un troisième, Guillermo Espinosa
Rodríguez, de la Agencia de Prensa Libre Oriental (APLO), a écopé de deux ans
d'assignation à résidence.
Un vingt-cinquième journaliste est détenu à
Cuba, cette fois sous la garde de l'armée américaine, sur la base militaire de
Guantanamo. Sami Al-Haj, cameraman soudanais de la chaîne qatarie Al-Jazira,
fait partie des 400 "ennemis combattants" détenus, hors de tout cadre juridique,
par les Etats-Unis au nom de la "guerre contre le terrorisme". Incarcéré sans
charge, soumis à des interrogatoires quasi quotidiens, Sami Al-Haj a entamé, le
13 juin, sa cinquième année de captivité au sein de cette base, dont la
communauté internationale réclame désormais la fermeture.
A ce scandale
juridique et humanitaire s'ajoute une nette dégradation de la liberté de la
presse aux Etats-Unis, qui s'est manifestée avec l'emprisonnement, à deux
reprises, du blogueur californien Josh Wolf, en août puis en septembre. Le jeune
homme risque de demeurer en cellule jusqu'en juillet 2007, tant qu'il ne livrera
pas des archives vidéo à la justice. Une quinzaine d'affaires touchant au secret
professionnel font l'objet d'une procédure au niveau fédéral, alors que 33 Etats
de l'Union reconnaissent aux journalistes le droit à la confidentialité. Un
projet de loi fédéral en ce sens, déposé en février 2005, n'a toujours pas été
débattu ni voté.
L'organisation a rendu public, le 1er février, son
rapport annuel 2007 qui dresse un état des lieux de la situation de la liberté
de la presse dans 98 pays. Ce document revient sur les principales violations
des droits des journalistes survenues en 2006 et offre des perspectives
thématiques et régionales sur l'état des libertés des médias et de l'Internet à
travers le monde.
Il est consultable en ligne sur www.rsf.org et
téléchargeable en intégralité ou par zone géographique. Le rapport est
disponible en quatre langues (anglais, français, espagnol et arabe).
"Ce
rapport recense les pires violations de la liberté de la presse commises dans
les Etats répressifs, de la Corée du Nord à l'Erythrée, en passant par Cuba et
le Turkménistan. Mais il s'intéresse également aux démocraties dans lesquelles
des progrès restent à accomplir et des acquis sont menacés", a écrit Reporters
sans frontières.../...
En Amérique latine, l'assassinat de près d'une
dizaine de journalistes au Mexique dans une quasi-impunité, le maintien en
détention de plus d'une vingtaine de journalistes à Cuba, la dégradation de la
situation en Bolivie, le pays du Sud pourtant le mieux placé jusqu'ici dans le
classement établi chaque année par Reporters sans frontières, sont autant
d'inquiétudes qui doivent inciter la communauté internationale à la plus grande
vigilance.