Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
Publicité
Archives
7 août 2006

Dans l'est de Cuba, les dissidents craignent une nouvelle vague de répression

Dans l'est de Cuba, les dissidents craignent une nouvelle vague de répression

--par Laura Wides-Munoz--

AP | 05.08.06 | 19:20

MIAMI (AP) -- Depuis le retrait "temporaire" du pouvoir de Fidel Castro, les dissidents vivant dans les provinces de l'est de Cuba sont particulièrement vigilants. Selon eux, les militaires ont renforcé leur présence dans les rues et disent avoir l'autorisation de recourir à la force contre toute personne critiquant le gouvernement.
Dans une série d'entretiens réalisés par téléphone depuis Miami, des dissidents ont confié à l'Associated Press vendredi qu'ils redoutaient des représailles contre les opposants politiques au régime.
"Tout le monde sait désormais que Fidel est malade, mais tout le monde attend", remarquait Juan Carlos Gonzalez Leiva, 41 ans, avocat dans la province de Ciego de Avila. "On se demande ce qui va se passer. Il y a un silence tendu. C'est comme si on était dans le centre d'un ouragan".
M. Gonzalez, devenu aveugle alors qu'il était enfant, a étudié le droit à La Havane. Il a été accusé en 2002 d'insubordination à Fidel Castro et a passé plus de deux ans en prison. Son cas a suscité l'attention de la communauté internationale après l'appel lancé par Amnesty International en faveur de sa libération.
Selon lui, les autorités locales ont rencontré mardi des groupes chargés de la surveillance de leur voisinage pour les encourager à dénoncer toute personne qui pourrait dire du mal du "Lider Maximo".
"Actuellement, je m'inquiète pour les prisonniers politiques dans ce pays, et ce qui pourrait leur arriver", a ajouté M. Gonzalez.
Il a raconté que mercredi soir, des gens étaient venus chez Yamilé Llanes, l'épouse de José Luis Garcia Penequi, et qu'ils l'avaient menacée. Son mari est l'un des 75 opposants victimes d'une rafle du gouvernement cubain en 2003 et accusés de travailler pour l'administration américaine. Les dissidents et Washington ont démenti ces allégations. Mais M. Garcia reste incarcéré.
M. Gonzalez a également affirmé que lui et d'autres personnes demandaient au gouvernement d'organiser des élections libres, et il a exhorté le peuple cubain à ne pas participer aux attaques contre les dissidents.
Il a expliqué que son épouse avait fui aux Etats-Unis l'an dernier après avoir subi de tels harcèlements, mais que lui avait refusé de partir. "Oui, tout le monde aimerait vivre en liberté, mais il y a des engagements qu'on prend pour le pays et pour les gens", a-t-il confié.
A Banes, dans la province d'Holguin, Guillermo Llanos Ricardo, 30 ans, rapportait pour sa part que la seule bibliothèque indépendante de la ville avait été encerclée par des groupes de citoyens vérifiant les identités des personnes qui voulaient entrer. "Il s'agit de groupes bien connus qui ont incité à la violence contre des dissidents dans le passé", a-t-il souligné.
De son côté, Eliecer Consuegra Rivas, 33 ans, chef du mouvement d'opposition Alliance démocratique de l'est, également dans l'Holguin, attribuait le calme relatif dans les rues aux craintes de représailles. "Les messages qu'ils nous envoient chaque jour, c'est que nous ne devrions pas sortir de nos maisons et parler". AP

 


http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060805.FAP3839.html?1733

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité