Viva Cuba libre!

Le vendredi 15 décembre 2006

Viva Cuba libre!
Edouardo Pena
Le Nouvelliste
Saint-Mathieu-du-Parc

À chaque fois que l'on entend parler de Cuba, on pense aux belles plages, au soleil éternel, à la musique inévitable, à s'amuser: le paradis non décrit de Dante. Si on y va en vacances et on loue une voiture pour s'aventurer dans les villes ou les municipalités, les commentaires sont: "C'est beau, les gens sont très gentils, mais ils sont pauvres " Remarquons le changement de paysage. Ces vacances-là peuvent nous faire réfléchir.

La réalité c'est que Cuba est une dictature dirigée par le dernier tyran vivant de la trempe des Mussolini, Mao Tse-Tung, Staline, Hitler une qualité de son régime c'est qu'il a su garder les Américains et leurs monopoles et habitudes de consommation loin du peuple. Mais à quel prix!

Maintenir un peuple de onze millions isolé, dans la pauvreté forcée à cause d'une économie dépendante et totalement inefficace gérée par des inaptes pantins qui sont là juste parce qu'ils sont capables de crier Vive Fidel! plus fort que les autres et non pour leur attitude, tout cela ne représente pas la gloire, je trouve.

De plus, ce système croche a donné lieu à une corruption gouvernementale assez technique, pour ainsi dire, tellement enracinée, que ça finit par sembler normal. Voici un système bien hypocrite.

Le peuple cubain n'a pas le droit d'aller sur les plages fréquentées par les touristes. Le stress à Cuba, ce n'est pas de payer la voiture de l'année ce mois-ci ou de trouver assez de cadeaux à Noël, mais plutôt: qu'est-ce qu'on mange ce soir? L'éducation et la santé sont gratuites, oui. Mais il y a une raison à cela: l'éducation est la meilleure façon de manipuler le monde. Depuis ton enfance tu est bombardé par des slogans comme: Vive Fidel, Ché, Lenine et leur gang et on te dit que le communisme est la solution et qu'il faut aimer la Révolution, car c'est grâce à elle que nous avons tout tout? Je condamne ça.

Du côté de la santé, ce sont des hôpitaux ridiculement sales, les meilleurs hôpitaux et services sont réservés aux dirigeants de la Révolution ou à ses admirateurs; les pharmacies sont vides, des médecins quittent leur emploi pour aller travailler dans le tourisme, car c'est plus payant c'est la pyramide à l'envers. Alors, de quoi se vanter?

Le saviez-vous? Ceux qui s'expriment contre le gouvernement sont automatiquement accusés de trahison et envoyés en prison, voire torturés, sans avoir le droit à un procès. En 2006, est-ce normal de voir des violations des droits humains en Afrique, dans les pays arabes à Cuba? Ce sont des choses que l'on n'entend pas à la radio ou à la télé car ce ne serait pas l'image à donner d'un système "modèle" Tout va bien ici! C'est ce qui est écrit partout sur les pancartes innombrables, propagandes du régime, maintenant qu'il est malade. Ce n'est pas vrai.

On peut voir à la télé des Cubains qui souhaitent le bon rétablissement du Lider Màximo. Ce que l'on ne voit pas, c'est le pistolet de fabrication russe derrière la tête de chaque individu forcé d'aller manifester, ou qui est content parce qu'il ne doit pas aller travailler ce jour-là. Ils posent tout simplement pour les caméras.

Conclusion, le peuple cubain n'est pas libre, il souffre en silence. Il est oppressé par les caprices d'un vieux dinosaure malade et totalitariste. C'est une dictature infâme. Cuba après Castro n'est pas prévisible. La transition sera difficile, pourtant nécessaire. Mon but est de vous ouvrir les yeux face à cette réalité si camouflée et impensable que beaucoup refusent d'y croire. La Révolution a été cruelle et a failli, admettons-le. Un si beau pays en décadence depuis 1959, c'est malheureux. Viva Cuba libre!

http://www.cyberpresse.ca/article/20061215/CPOPINIONS/612150834/5285/CPOPINIONS