Cuba : pas de visa pour les journalistes
Cuba : pas de visa pour les journalistes
Le
07-08-2006 à 15:37
Les autorités cubaines ont recemment refoulé au moins six journalistes et
multiplié les entraves pour délivrer des visas de presse.
Après avoir été
soumis à un interrogatoire par des agents du ministère de l'Intérieur, les
journalistes ont été contraints de remonter dans le même avion pour quitter
l'île, au motif qu'ils ne disposaient pas du visa de travail nécessaire pour
exercer leur métier sur le territoire.
« Le gouvernement cubain, habitué
à surveiller la presse étrangère, a renforcé son contrôle sur l'accès à l'île.
Il ne faut pas s'étonner que les journalistes tentent d'entrer dans le pays avec
des visas de touristes - pour accomplir leur devoir d'information - tant il est
devenu difficile d'obtenir des visas de presse. La situation que traverse
actuellement le pays mérite que la presse étrangère soit librement autorisée à
entrer à Cuba. Le régime semble vouloir éviter que de trop nombreux reporters
soient présents dans l'île dans ce contexte plein d'incertitude. C'est
regrettable. Il est indispensable que les autorités accordent sans restrictions
aux journalistes étrangers des visas d'entrer et qu'ils les laissent exercer
librement leur profession, sans obstacles, ni hostilités », a déclaré Reporters
sans frontières.
« Au delà du sort de la presse étrangère, nous sommes
inquiets pour les journalistes indépendants qui ont été indirectement menacés
par de hauts responsables de l'armée de ne pas créer de désordre. Nous restons
également très vigilants quant à l'action des autorités à l'encontre des 23
journalistes emprisonnés à Cuba », a ajouté l'organisation.
Plusieurs
journalistes étrangers, notamment Alvaro Ugaz, de la radio péruvienne RPP, et
Mario Antonio Guzmán, de la station chilienne Radio Cooperativa, ont tenté, le
mercredi 2 août 2006, d'entrer dans le pays, mais ils ont été interpellés à
l'aéroport José Martí, où les autorités ont refusé de les laisser passer.
Ils ont par ailleurs été soumis à un interrogatoire sur les raisons de
leur visite. Après avoir expliqué qu'ils étaient venus pour couvrir la situation
créée par l'état de santé de Fidel Castro, les journalistes ont été expulsés par
les agents de la sécurité, après une heure d'attente et d'interrogatoire. Selon
les autorités, ils ne disposaient pas d'un visa spécial de travail.
Intransigeantes sur ce point, les autorités ont ordonné aux journalistes de
remonter dans l'avion qui venait de les déposer, déclarant que dorénavant, "tous
les journalistes arrivant avec un simple visa de touriste seront expulsés".
Selon Mario Antonio Guzmán, le visa demandé par les autorités cubaines nécessite
des démarches lourdes, avec un délai d'obtention pouvant aller jusqu'à 21 jours.
Les journalistes avaient jugé ces délais trop longs et avaient décidé de voyager
avec un visa de tourisme.
D'autres journalistes, notamment du Washington
Post et du Miami Herald, ont également été refoulés par les autorités. Juan
Tamayo, directeur des correspondants du Miami Herald, a indiqué qu'un de ses
journalistes, dont le nom ne sera pas divulgué, avait été expulsé après avoir
présenté son visa de touriste et expliqué qu'il venait exercer son métier de
journaliste à Cuba. Il a été expulsé, via Panamá.
Depuis l'annonce de
l'hospitalisation de Fidel Castro, les ambassades cubaines ont multiplié les
refus de visas, ou n'ont pas donné suite aux demandes des journalistes. Depuis
plusieurs années, le régime castriste délivre de manière très sélective les
autorisations à la presse internationale. Les médias considérés comme
"dangereux" pour la stabilité nationale sont régulièrement privés d'accès à
l'île. Des dizaines de journalistes étrangers ont par ailleurs été expulsés de
l'île au cours des dernières années.
http://www.cubantrip.com/actu/news_suite.php?id_news=295