Deux journalistes étrangères arrêtées à Cuba
Deux journalistes étrangères
arrêtées à Cuba
Le 02-12-2005 à 21:41
Deux journalistes étrangères,une suisse et l'autre polonaise,
ont été interpellées à Cuba, a-t-on appris de source diplomatique. Elles doivent
être transferées à La Havane, où elles seront sans doute expulsée.
La
journaliste suisse, qui a aussi la nationalité italienne, a été interpellée en
compagnie d'une consoeur polonaise travaillant pour le quotidien "Gazeta
Wyborcza" par la Sécurité cubaine à Santi Espiritu (450 km à l'est de La
Havane), selon une source diplomatique polonaise. Elles venaient de rencontrer
des opposants, animateurs des "bibliothèques indépendantes".
Un militant
de la Commission cubaine pour les droits de l'Homme et la réconciliation
nationale (CCDHRN, illégale), Gerardo Sanchez, 59 ans, a été arrêté avec elles,
selon cette source. Ce militant est le frère d'Elizardo Sanchez, fondateur et
président de la CCDHRN. Ce dernier a confirmé l'arrestation de son frère.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme qu'une
ressortissante helvétique "aurait été arrêtée" à Cuba. "L'ambassade de Suisse
sur place fait tout son possible pour obtenir des précisions des autorités
cubaines et apportera, le cas échéant, son assistance" à cette citoyenne suisse,
a indiqué un porte-parole du DFAE à une agence suisse d'information (ATS).
Après avoir été interrogées par la police, les deux journalistes qui se
sont vu confisquer leurs notes, leurs photos ainsi que leurs billets d'avion,
ont été consignées dans leur hôtel pour la nuit. Elles devaient être emmenées en
début de matinée dans la capitale pour un centre de détention, selon la source
diplomatique polonaise.
La journaliste polonaise "n'a rien eu qui puisse
menacer sa vie, sa santé ou sa sécurité", a déclaré à Varsovie un porte-parole
du ministère des Affaires étrangères. On ignorait pour l'heure pour quel organe
de presse travaillait sa collègue suisse.
Les deux journalistes étaient
entrées à Cuba avec un visa de touriste, ce qui est généralement sanctionné par
une procédure d'expulsion lorsque des journalistes viennent pour travailler.
"C'est malheureusement un incident classique qui n'arrive pas qu'à des
journalistes polonais", a commenté le porte-parole polonais.
En 2002,
Catherine David, de l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur avait été
egalement expulsée. Munie d'un visa de tourisme, Catherine David s'était rendue
à Cuba pour enquêter sur la situation des droits de l'homme et de la dissidence.
Catherine David, avait été retenue à l'aéroport international de La
Havane et conduite dans une salle située au sous-sol de l'aéroport. L'ensemble
des fichiers informatiques de l'ordinateur de la journaliste ont été copiés sur
disquette. Ses cassettes audio contenant des interviews de dissidents ont été
confisquées, ainsi que toutes ses archives. La totalité de ses pellicules photos
et plusieurs livres ou rapports sur la situation des droits de l'homme sur l'île
ont été saisis. L'intégralité du carnet d'adresses de Catherine David a
également été recopié par les agents des douanes.
En mai 2005, plusieurs
journalistes dont un cameraman d'ARTE avaient aussi été expulsés, alors qu'ils
tentaient d'assister à une réunion de la dissidence prévue pour le 20
mai.