Plainte de la diplomatie tchèque contre Cuba à Bruxelles
[08.11.2005] - Faits et événements - Alain Slivinsky
Plainte de la diplomatie
tchèque contre Cuba à Bruxelles
Il semble bien que les différends qui
opposent la République tchèque au
régime castriste de Cuba toucheront aussi
l'Union européenne. A la suite des
obstructions du régime cubain, à
l'occasion de la fête nationale de la
République tchèque, le 28 octobre, la
diplomatie tchèque a présenté ses
doléances à Bruxelles.
Que s'est-il
donc passé à la Havane, le 28 octobre ? Comme tous les ans,
l'ambassade
tchèque organisait une réception à l'occasion de la fête
nationale,
l'anniversaire de la naissance de la République tchécoslovaque en
1918. Elle
devait avoir lieu dans un hôtel de luxe de la capitale cubaine,
mais les
autorités l'ont interdite, qualifiant cette réception « d'action
contre-révolutionnaire ». Pourquoi ? Parce que l'ambassade tchèque avait
invité aussi bien les officiels cubains, les membres du corps diplomatique,
que les milieux dissidents, en l'occurrence les épouses des dissidents
cubains emprisonnés par le régime castriste, rassemblées au sein du groupe
« Les femmes en blanc ». En fin de compte, la réception a eu lieu dans les
locaux de l'ambassade, mais seulement avec la participation des diplomates
et des représentants de l'opposition. Les officiels cubains étaient
absents... C'est ce qu'a expliqué le chef de la diplomatie tchèque, Cyril
Svoboda, lundi, à la réunion des ministres des Affaires étrangères des
Vingt-cinq, à Bruxelles. Son porte-parole, Vit Kolar a précisé : « Notre
ambition n'est pas de provoquer une action concrète. L'objectif est que la
conclusion de la réunion du Conseil des ministres contienne une constatation
à l'égard de Cuba ». Rappelons que le Conseil des ministres de l'Union
européenne n'a pas renouvelé les sanctions contre Cuba, en juin dernier,
indiquant seulement que cette question serait traitée, de nouveau, dans un
an. Actuellement, la volonté de discuter de la situation à Cuba n'existe
pas, bien que le soutien à ce pays, surtout de la part de l'Espagne, soit de
plus en plus faible. L'ancien président de la République tchèque, Vaclav
Havel, a accueilli avec satisfaction la prise de position de la diplomatie
tchèque vis-à-vis de Cuba, à la suite de l'incident du 28 octobre. Il a
rappelé qu'il avait été contre l'adoption d'une résolution de l'Union
européenne appelant les représentations diplomatiques à Cuba à ne pas
inviter les dissidents à leurs fêtes nationales. Une résolution qui n'avait
pas été adoptée, d'ailleurs. Selon Havel, une telle position de l'Union
européenne aurait été un compromis avec le mal, un soutien au pouvoir
totalitaire castriste pour qui, de toute manière, les jours sont comptés.
Pour l'ancien dissident et président de la République tchèque, la communauté
internationale doit lutter contre ce régime grâce, justement, aux embargos,
au boycott diplomatique et au soutien des opposants.
A Prague, la plainte
du ministère des Affaires étrangères envoyée au Chargé
d'affaires cubain,
Aymée Hernandez, a été réfutée, pour qui « la dissidence
est une structure
mise en place par les Etats-Unis et les actes du
gouvernement tchèque ne
peuvent que nuire au peuple cubain ». Les relations
sont donc toujours
tendues entre la Tchéquie et Cuba, ce qui est prouvé par
le niveau des
relations diplomatiques : seulement au niveau du Chargé
d'affaires...