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12 octobre 2007

Yoruba Andabo : aux sources africaines de la culture cubaine

Le vendredi 12 octobre 2007

Yoruba Andabo : aux sources africaines de la culture cubaine
Alain Brunet
La Presse

Issue des territoires méridionaux d'Afrique de l'Ouest (particulièrement dans l'actuel Nigeria), l'ethnie yoruba offre la plus importante contribution à la tradition afro-cubaine. Majoritaires dans l'île parmi les autres esclaves africains transplantés de force dans la Caraïbe, les descendants des Yorubas ont su conserver et adapter leurs rites animistes assortis de chants, rythmes et danses d'une grande subtilité.

Depuis le XVIe siècle, la culture yoruba a engendré à Cuba la santeria, religion syncrétique (mélange d'animisme africain et de christianisme) comparable au vaudou haïtien ou encore au candomblé brésilien. La culture yoruba a aussi contribué à la naissance de la rumba, fusion authentiquement cubaine des patrimoines espagnol et africain. À l'origine de toutes les grandes musiques cubaines modernes, c'est-à-dire le son, le cha cha et autre mambo, la rumba se déploie à travers les rythmes columbia, guaguanco et yambu.

Voilà ce dont il sera question lors de ce spectacle dominical: 17 chanteurs, danseurs et musiciens (essentiellement percussionnistes) de la troupe havanaise Yoruba Andabo évoqueront les différentes facettes du patrimoine cubain, sacré ou profane. Yoruba Andabo, en fait, signifie "amis et successeurs du peuple et de la culture yorubas".

Ainsi, on remontera aux sources de la culture cubaine en commençant par le sacré. Y seront effectivement évoqués les orishas de la santeria, divinités associées aux saints du christianisme puisqu'on interdisait aux esclaves de pratiquer leur religion: Oya (déesse du fleuve Niger à l'origine), Oggun (associé au fer, sagesse, montagnes), Chango (la danse, la lumière, le feu), Yemaya (la mer, la vie), Eleggua (le destin), Oschun (l'amour, la féminité), Obbatala (la paix), etc.

Ainsi, les orishas chantent et dansent pendant que battent les tambours - particulièrement les tambours batas, couverts de peaux à chaque extrémité et joués à l'horizontale. Ainsi, les danseurs et chanteurs campent la personnalité de ces esprits. Non seulement les évoquent-ils à travers leurs chants et leurs danses mais encore en campent-ils la personnalité et le comportement.

"Nous préconisons une représentation artistique de cette mystique, nous ne faisons pas de cérémonie santeria. Bien que je sois moi-même santero (croyant et pratiquant), j'estime qu'il n'est pas approprié d'imposer une croyance; il vaut mieux la présenter sous l'angle culturel de manière à la rendre accessible à tous", explique le chanteur sexagénaire Geovanny del Pino, directeur artistique de Yoruba Andabo.

Bien au-delà des orishas, de la santeria et de leurs sources africaines, la troupe Yoruba Andabo nous fait traverser plusieurs cycles de folklore cubain. "Nous évoquons plusieurs éléments de culture profane à travers la rumba. Plus discrètement par exemple, nous faisons référence aux manifestations récentes de la musique populaire à Cuba, qu'il s'agisse de son, de hip hop ou de reggaeton, indique Geovanny del Pino. Voilà qui augure bien pour la première escale montréalaise de cette formation lauréate d'un Latin Grammy Award (en 2001) et même d'un Juno canadien - remporté en 1993, de concert avec les autres participants de l'album Spirits of Havana sous la direction de la saxophoniste Jane Bunnett.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071012/CPARTS03/710120650/5020/CPARTS03

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