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19 mai 2007

Cuba: les marques américaines bien présentes malgré l'embargo

International | Samedi 19 mai 2007 | 15:54
Cuba: les marques américaines bien présentes malgré l'embargo

LA HAVANE (AP) - En dépit de l'embargo américain imposé à Cuba depuis 45 ans, de nombreux produits de grandes marques américaines sont vendus sur l'île communiste, non plus au marché noir mais dans les commerces classiques, sans que nul ne s'en offusque.

Certes McDonald's est absent de Cuba et l'on ne peut y acheter de bière Budweiser, de voiture de sport Corvette ou d'ordinateur Dell. Mais malgré le "bloqueo", comme le surnomment les Cubains, on trouve facilement du Coca-Cola et des articles de dizaines de marques américaines comme Nike, Colgate, Marlboro ou encore Gillette.

Des produits qui ne sont pas vendus sous le manteau: ils s'étalent dans les halls d'hôtel, les supermarchés et les pharmacies, des établissements tous sous le contrôle du gouvernement. Les firmes américaines assurent ne pas avoir connaissance de ces ventes, ajoutant que le volume de produits concerné est faible et que le phénomène est difficile à empêcher.

L'embargo interdit aux touristes américains de visiter Cuba et autorise uniquement l'exportation de certains produits américains: les produits alimentaires et agricoles, les fournitures médicales et certains équipements de télécommunications. Reste que des grossistes et distributeurs en Europe, Asie, Amérique latine et Canada vendent régulièrement les articles de grandes marques américaines à des importateurs cubains.

Les responsables de trois sociétés d'importation de La Havane contrôlées par des investisseurs étrangers soulignent sous couvert d'anonymat que le gouvernement cubain importe lui-même la grande majorité des produits américains disponibles sur l'île.

Christopher Padilla, secrétaire adjoint américain au commerce, en charge des services d'exportation, précise que Cuba va jusqu'à envoyer des délégations pour des "missions d'achat" de produits américains dans des pays tiers.

Dans un pays où le tourisme constitue la principale source de revenus, la présence de produits américains rassure les visiteurs, fait remarquer Daniel Erikson, de l'organisation Dialogue inter-américain, basée à Washington. "Les gens, y compris le Cubain moyen, préfèrent boire un Coca-Cola plutôt qu'un obscur soda générique qu'ils ne connaissent pas", explique-t-il. "Il est important pour le secteur touristique que les étrangers qui visitent Cuba voient des produits qu'il connaissent et dans lesquels ils ont confiance."

Tous les produits américains sont vendus en peso cubain convertible, considéré comme une devise étrangère et d'une valeur de 1,08 dollar (0,80 euro), soit 25 fois celle du peso cubain normal. Même si le traitement des fonctionnaires a augmenté ces dernières années, le salaire mensuel moyen ne dépasse pas 15 dollars (11 euros), et peu de Cubains ont ainsi les moyens d'acheter des produits américains.

Le mois dernier, le ministre cubain de l'Economie José Luis Rodriguez a toutefois indiqué que 57% de la population avait accès soit au dollar soit au peso convertible, via des emplois dans le tourisme ou des parents à l'étranger. Et un rapport de 2004 de la commission américaine pour l'assistance à un Cuba libre a estimé qu'environ un milliard de dollars (740 millions d'euros) étaient envoyés sur l'île chaque année en provenance des Etats-Unis.

L'afflux de marques américaines a véritablement commencé en 1993 lorsque Cuba a renoncé à des lois interdisant aux Cubains de détenir des dollars. Fabriquées en Chine, des baskets Nike Air Max 90 sont par exemple proposées à 129,40 pesos convertibles, soit 140 dollars (103 euros) dans un magasin près du parc central de La Havane. On trouve également de nombreuses contrefaçons vendues au prix fort.

Savoir si un produit américain est arrivé légalement à Cuba est difficile car Washington refuse de révéler le nom des entreprises ayant obtenu des licences d'exportation vers Cuba. Aucune marque américaine n'est plus présente à Cuba que Coca-Cola, mais la firme d'Atlanta assure ne pas avoir demandé de licence, bien qu'elle puisse légalement exporter son soda vers l'île comme produit alimentaire.

La bouteille de Coca-Cola est vendue un dollar (74 centimes d'euro) dans les magasins et jusqu'à quatre fois plus dans les restaurants pour touristes.

http://www.info690.com/nouvelle-cuba_marques_americaines_bien-228782-12.html

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