Cuba : les femmes de prisonniers politiques agressées
Cuba : les femmes de prisonniers politiques agressées
21/03/2007
10:43
Un acte de « repudio » a interrompu la mobilisation pacifique des
Dames en blanc, conjointes et parents de dissidents emprisonnés à
Cuba.
Un acte de "repudio" auquel ont pris part des dizaines de
sympathisantes communistes du gouvernement cubain a terni la dernière journée de
mobilisations pacifiques des Dames en blanc, conjointes et parents de dissidents
emprisonnés à Cuba. La Dames en blanc ont poursuivi hier leur quatrième et
dernière journée d'activités pour commémorer le quatrième anniversaire des
détentions de 75 dissidents, depuis le printemps 2003.
Habillées de blanc
et portant des fleurs, environ 30 femmes épouses ou proches d'opposants
emprisonnés ont défilé en silence dans le quartier central du Vedado jusqu'au
siège de la Direction Nationale de Prisons, dépendante du Ministère de
l'Intérieur (MININT), où elles ont crié "liberté, liberté" et ont demandé une
fois de plus l'élargissement des opposants emprisonnés.
Au milieu d'un
important dispositif de sécurité, les Dames en blanc étaient en train de
conclure leur manifestation quand des dizaines de sympathisantes du gouvernement
cubain les ont entourées à la hauteur de l'Université de La Havane et ont
commencé à crier des slogans révolutionnaires. Les manifestants
pro-gouvernementaux ont suivi les Dames en blanc jusqu'au logement de Laura
Pollán, conjointe du journaliste Héctor Maseda Gutiérrez, condamné à 20 années
de prison.
Les pro castristes ont crié des slogans tels que "Vive Fidel,
Vive Raúl", "Vive la révolution", "A bas l'impérialisme", "Gusanas" (vers de
terre), "Vive le communisme" et "qu'elles partent". Pour Gisela Delgado,
conjointe d' Héctor Palacios, condamné à 25 années de prison et libéré en
décembre dernier avec une licence extrapenale pour motifs de santé, ce type
d'actes "sont préparés par le gouvernement parce que le peuple à aucun moment
n'est sorti dans la rue pour nous agresser. C'est une organisation du
gouvernement qui est responsable".
"Ils nous attendaient. C'est un acte
brutal et j'ai reconnu des personnes de la Sécurité de l'État qui ont déjà fait
des actes de repuido face à ma maison", a t-elle affirmé.
Le mouvement
des "Dames en blanc" regroupe des épouses de dissidents cubains emprisonnés qui
se réunissent chaque dimanche à La Havane et dans d'autres villes du pays et a
reçu le prix Sakharov 2005.
Les actes de « repudio », sont une spécialité
de la police politique cubaine qui consiste à mettre en scène un simulacre de
lynchage par la population. La « population mécontente » du quartier attaque sa
maison ou escorte les opposants : injures, jets de pierre etc…