Liberté presse: le CPJ s'en prend aux groupes armés et aux gouvernements
Liberté presse: le CPJ s'en prend aux groupes armés et aux gouvernements
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tire un sombre
bilan pour la liberté de la presse, dans un rapport annuel qui critique autant
les groupes armés que certains gouvernements, accusés de recourir à des méthodes
de contrôle toujours plus voilées.
Qu'il s'agisse du contrôle de la
presse en Russie ou de restrictions de l'internet en Chine, l'organisation
new-yorkaise souligne que les gouvernements passent de la répression ouverte à
des formes plus subtiles pour museler les médias.
Si les journalistes
restent protégés par le droit international, »ces protections existent de plus
en plus sur le papier seulement, à une époque où même les responsables
américains qualifient les conventions de Genève de +vieillottes+», relève le
rapport.
Le texte critique entre autres les présidents vénézuélien Hugo
Chavez et russe Vladimir Poutine, qui »représentent une génération de leaders
élus sophistiqués, ayant créé un cadre légal pour contrôler, intimider et
censurer les médias»: »la montée des +démoctateurs+ - autocrates élus - est
alarmante car elle représente un nouveau modèle de contrôle
gouvernemental».
»Certainement, il reste des pays qui s'appuient encore
sur une force brute. Par exemple Cuba et l'Erythrée, où des douzaines de
journalistes sont emprisonnés. Mais la répression manifeste, de plus en plus, a
laissé place à d'autres techniques,» ajoute le texte.
Le CPJ évoque
»l'indifférence calculée», relevant que personne n'a jamais été traduit en
justice pour 85% des meurtres de journalistes recensés ces 15 dernières années.
Et »cette violence jamais résolue entraîne une auto-censure massive».
Le
rapport s'alarme aussi de la situation en Irak, »le conflit le plus dangereux de
l'histoire du CPJ, (où) les insurgés visent si souvent les reporters que plus
des deux tiers des morts dans les médias sont des meurtres», relève le
directeur, Joel Simon, dans le rapport.
»Les journalistes
traditionnellement comptent plus sur le bon sens que sur le droit international
pour rester en vie en zones de guerre, promettant souvent aux groupes d'insurgés
et guerrillas de faire passer leur message au monde. Or nombre d'insurgés
aujourd'hui ne sont pas intéressés par cet échange, préférant parler via
internet».
Le CPJ ajoute que si rien ne prouve que la mort des 14
journalistes tués par les forces américaines ait été délibérée, aucune n'a fait
l'objet d'une enquête appropriée de l'armée.
http://www.tageblatt.lu/edition/article.asp?ArticleId=57565