Arrestation d'un journaliste de 21 ans à Cuba
Arrestation d'un journaliste de 21 ans à Cuba
le 19-09-2006 à 04:57
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) dénonce
l'arrestation par la Sécurité de l'Etat, d'Ahmed Rodríguez Albacia, 21 ans,
journaliste de l'agence de presse indépendante Jóvenes sin
Censura.
"L'arrestation d'Ahmed Rodríguez Albacia nous fait craindre de
nouvelles détentions sans jugement après celles d'Oscar Mario González Pérez et
de Roberto de Jesús Guerra Pérez, en juillet 2005, et d'Armando Betancourt, en
mai 2006. Ahmed Rodríguez Albacia et sa famille ont été la cible de harcèlements
continuels depuis plusieurs semaines.
Nous demandons aux autorités de le
libérer au plus vite. Cuba, qui assure la présidence du Mouvement des
non-alignés, s'est engagée à veiller au respect des droits de l'homme et des
libertés publiques dans les pays concernés à l'issue du Sommet de La Havane des
11 au 16 septembre", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 15
septembre, Ahmed Rodríguez Albacia a été arrêté alors qu'il se présentait, pour
des raisons personnelles, à l'unité de police « Dragones » dans le vieux centre
de La Havane où il réside. Le jeune journaliste a été suivi par deux officiers
de la Sécurité de l'Etat (police politique), qui ont procédé sur place à son
arrestation. Selon Margarita Albacia, sa mère, le chef de la police a refusé de
lui donner des explications et de la laisser voir son fils, l'informant
seulement qu'il était interrogé et qu'il serait de retour dans quelques
jours.
Le matin même de son arrestation, Ahmed Rodríguez Albacia avait
rapporté à la Fondation cubaine des droits de l'homme (FCDH) que des membres des
Comités de défense de la révolution (CDR), des Brigades de réponses rapides et
de la Sécurité de l'Etat avaient encerclé sa maison et menacé sa mère et
lui-même de leur "casser la tête".
Le 4 août dernier, le journaliste et
sa famille avaient déjà été victimes d'une opération similaire de la Sécurité de
l'Etat, des CDR, de la Fédération des femmes cubaines et du Parti communiste
dont une soixantaine de membres avaient entravé l'accès à la maison et averti
que toute réunion "contre-révolutionnaire" qui s'y tiendrait ne serait plus
tolérée. Ahmed Rodríguez Albacia avait alors crié "Vive les droits de l'homme
!", attisant la colère des assaillants.
Créée en septembre 2005 par de
jeunes journalistes, Jóvenes sin Censura subit depuis le début les pressions de
l'Etat. Le 29 décembre 2005 à Holguín (Est), la directrice de l'agence, Liannis
Meriño Aguilera, 21 ans, avait été sommée par deux agents de la Sécurité de
l'Etat d'arrêter ses activités.
Depuis l'hospitalisation de Fidel Castro
et le transfert des pouvoirs à son frère Raúl le 31 juillet, le régime n'a
desserré l'étau ni sur la presse indépendante ni sur la presse étrangère.
Certains journalistes issus de pays non-alignés se sont vu refuser leur visa
pour couvrir le Sommet de La Havane.