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(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
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30 août 2006

Un mois sans «Fidel» ou la transition en rodage

CUBA

Un mois sans «Fidel» ou la transition en rodage
Patrick Lescot
Agence France-Presse
La Havane

Un mois après le retrait provisoire de Fidel Castro pour raison de santé, Cuba rode le mécanisme de transition destiné à assurer la continuité du régime autour de son frère Raul, tandis qu'aux yeux de la population plus rien ne sera comme avant pour le père de la révolution cubaine s'il revient au pouvoir.

Première épreuve de taille pour l'équipe en place: le XIVe sommet des Non alignés, qui se tient à La Havane du 11 au 16 septembre en présence de quelque 70 chefs d'État et de gouvernement, mais sans Fidel Castro, qui pourrait toutefois y faire une apparition-surprise tout en laissant la vedette à son frère Raul.

Au soir du lundi 31 juillet, les Cubains, médusés et inquiets, avaient appris à l'écoute de la télévision et de la radio que leur chef depuis 47 ans passait pour la première fois le pouvoir à son frère pour quelques semaines, le temps de se remettre d'une délicate intervention chirurgicale des suites d'une hémorragie intestinale.

Depuis, le régime cubain a traversé le mois d'août en défiant les pronostics les plus alarmistes sous la conduite d'un Raul Castro toujours aussi discret qu'à l'accoutumé, entouré d'une équipe réduite de six personnes, choisies parmi les hommes forts du Parti communiste cubain (PCC, parti unique) et du gouvernement, entièrement dévoués au maintien de la stabilité et de la continuité du régime.

Après 13 jours d'incertitudes, traversés de mille rumeurs sur l'état de santé réel de Fidel Castro, le doute a été enfin levé le jour de l'anniversaire de ses 80 ans, le dimanche 13 août, avec une première série de photos le montrant dans une chambre, au téléphone ou lisant le journal, en survêtement aux couleurs nationales.

Le lendemain, une vidéo de sept minutes était diffusée à la télévision, où, contrairement à la veille, on le voyait allongé sur un lit d'hôpital, recevant le président vénézuélien Hugo Chavez, son «fils spirituel», et son frère Raul.

Dans un message, Fidel Castro invitait à la prudence sur son état de santé, prévenant y compris qu'une «mauvaise nouvelle» pouvait tomber à tout moment.

Officiellement, le 2 décembre, anniversaire des 50 ans de son débarquement du Granma, prélude à sa victoire de 1959, est la date à laquelle il a invité le pays à fêter ses 80 ans et qui pourrait marquer le début de son retour aux affaires.

Mais pour la grande majorité de la population, il est peu probable que le vieux chef révolutionnaire puisse continuer, après une opération aussi lourde, à gérer le pays dans ses moindres détails comme par le passé.

En ce sens, diplomates et observateurs s'accordent généralement à penser que le «rodage» de l'équipe actuelle, véritable «répétition générale» pour le jour fatidique de la disparition de Fidel Castro, pourrait être amené à durer.

Ministre de la Défense, Raul Castro n'est sorti à son tour de son long silence que cinq jours après l'anniversaire de son frère, en accordant une seule interview à la presse officielle dans laquelle il confirmait les mesures de mobilisation militaire en prévision d'une hypothétique invasion américaine.

De fait, tandis que le tourisme n'a pas déserté l'île, la rue cubaine est restée calme, suspendue aux rares informations sur la santé de «Fidel» et dans l'expectative sur son frère, un personnage mal connu et souvent redouté des Cubains pour son influence sur la puissante police du régime.

Dans ce contexte, le sommet des Non alignés devrait marquer la première sortie sur la scène internationale de l'équipe mise en place depuis le 31 juillet, avec Raul Castro en chef d'orchestre, appuyé par le chef de la diplomatie cubaine, Felipe Perez Roque, l'un des six désignés par Fidel Castro pour l'intérim, à côté notamment du vice-président Carlos Laje ou de la «vieille garde» représentée José Ramon Balaguer, ministre de la Santé, ou José Ramon Machado.

Mais d'ores et déjà, la plupart des diplomates à La Havane sont convaincus que Fidel Castro ne manquera de faire une brève sortie pour saluer ses pairs, ou d'en recevoir quelques-uns à son chevet.

http://www.cyberpresse.ca/article/20060830/CPMONDE/608300492/1014/CPMONDE

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