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(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
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3 août 2006

Cuba : fin de règne pour le Líder Máximo

Cuba : fin de règne pour le Líder Máximo

 

Fidel Castro a provisoirement confié le pouvoir à son frère, Raúl Castro, depuis lundi soir (31 juillet) à la suite d'une hospitalisation pour une hémorragie intestinale.

 

Cette passation de pouvoir «provisoire» ressemble fortement à un retrait pour le Líder Máximo qui fêtera ses 80 ans le 13 août prochain. Par le biais de la télévision et de son secrétaire particulier, Carlos Manuel Valenciaga, le président cubain a fait annoncer qu'à la suite d'un «accident de santé», il confiait la plupart des pouvoirs à son frère cadet, Raúl Castro Ruz. Ce dernier se retrouve donc à la tête du comité central du Parti Communiste de Cuba, à la tête de l'armée, qu'il connaît bien pour être le ministre de la défense depuis 1959 et enfin président du conseil d'Etat et du gouvernement de la République de l'île.

 

Dans la suite de son communiqué, Fidel Castro délègue également les responsabilités de la santé, de l'éducation (deux secteurs phares dans la politique cubaine) et de l'énergie aux ministres concernés.

 

Dans son habituel souci «d'informer» son peuple, le caudillo explique quels sont ces problèmes de santé ainsi que leurs causes. Comme il l'avait déjà fait à plusieurs reprises lors de précédents incidents concernant sa santé : un malaise du à la chaleur en 2001 et une chute, où il se brise le genou, en 2004. Cette fois cependant, Fidel Castro n'est pas venu en personne l'annoncer et cela alimente les rumeurs, autant chez ses partisans que chez ses opposants.
Au regard des informations distillées par le communiqué sur son état de santé, des spécialistes y ont vu les symptômes d'un cancer du colon, même si d'autres diagnostics sont plus optimistes.

 

Un successeur moins populaire

 

Raúl Castro, jusque là numéro deux du régime castriste, se retrouve donc pour une durée indéterminée, mais provisoire, au sommet de l'Etat cubain. Ce frère, fidèle parmi les fidèles, qui l'accompagne depuis le début de l'aventure révolutionnaire en 1953 avec l'attaque de la caserne de Moncada, n'est pourtant pas très populaire.
Pour les cubains, Raúl n'a ni le charisme, ni l'éloquence du Comandante et il a laissé de mauvais souvenirs. Il est notamment à l'origine, dès le début du régime, de la mort de nombreux opposants.
Mais, comme le prévoit la Constitution cubaine et son article 94 : «en cas d'absence, de maladie ou de mort du président du Conseil d'Etat, le premier vice-président le remplace dans ses fonctions», or depuis 1965, ce poste de premier vice-président est confié à Raúl.

 

Le plus vieux des chefs d'Etat, à la tête du pays depuis 47 ans, est donc peut-être en train de vivre ses derniers jours. Les exilés cubains, en grand nombre en Floride, ont fêté l'annonce de ce retrait du pouvoir. Dans le quartier de la «petite Havane», à Miami, des centaines d'opposants au régime ont défilé dans la liesse lundi soir. A Cuba, les choses étaient plus calmes. Craignant un renforcement de la répression, pour asseoir le pouvoir provisoire, les dissidents se sont fait discrets jusqu'à présent.

 

Réactions internationales

 

De nombreuses réactions internationales ont suivi cette annonce. La Chine, l'Espagne et le Parti Communiste Italien, présent dans la coalition gouvernementale de Romano Prodi, ont tous souhaité un prompt rétablissement au Líder de Cuba.
La France et surtout les Etats-Unis n'ont pas commenté l'évènement, la Maison Blanche a juste affirmé « ne pas vouloir spéculer sur sa santé».

 

La fin de Fidel Castro marquera t-elle pour autant la fin du régime castriste ? La question reste en suspend, mais les prochains jours seront très instructifs. Selon Raúl Castro, aujourd'hui aux commandes de l'Etat, et à qui on demandait ce qu'il adviendrait à Cuba à la mort de son frère, celui-ci répondait par une boutade : «C'est impossible à savoir, parce qu'on ne peut pas remplacer un éléphant par cent souris».
Aujourd'hui, c'est pourtant lui qui remplace «l'éléphant», et, tout comme en Corée du Nord, Cuba semble instaurer un régime communiste héréditaire.

http://www.planeteradicale.org/asp/aff_art.asp?rubmenu=0&id_art=8674

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