Europe : conclusions du Conseil sur Cuba
Europe : conclusions du Conseil sur Cuba
(2737ème session du Conseil Relations extérieures - Luxembourg, 12 juin 2006)
Le Conseil a adopté les conclusions suivantes:
1.
Le Conseil a confirmé que les objectifs définis dans la position
commune de 1996 demeuraient pertinents et valables et a répété que la
politique de l'Union européenne à l'égard de Cuba continuait de se
fonder sur un engagement constructif et un dialogue critique et global
à tous les niveaux. Le Conseil a souligné qu'il était déterminé à
poursuivre un véritable dialogue avec les autorités cubaines, de même
qu'avec l'opposition politique pacifique et la société civile de Cuba.
En ayant recours à l'éventail complet des ressources dont elle dispose,
l'UE continuera d'offrir à toutes les composantes de la société un
soutien concret au changement pacifique à Cuba.
2. Le Conseil déplore que la situation des droits
de l'homme à Cuba se soit encore détériorée depuis la dernière
évaluation, en juin 2005.
Le Conseil a noté que le nombre de
prisonniers politiques à Cuba avait augmenté au cours des douze
derniers mois, selon les organisations cubaines de défense des droits
de l'homme; il y a maintenant 330 cas établis, plusieurs personnes
étant détenues depuis 2005 sans inculpation ni jugement. En outre, des
centaines de jeunes Cubains avaient été arrêtés et condamnés sur la
base de la qualification pénale de « propension à la délinquance ».
Le
Conseil a, une fois encore, engagé le gouvernement cubain à libérer
sans condition tous les prisonniers politiques, y compris le groupe des
75 personnes arrêtées et condamnées en 2003.
3. L'organisation, depuis 2005, de dizaines d'actes
violents de harcèlement et d'intimidation, y compris d'actes dits de
répudiation, est un sujet de préoccupation particulière. Le Conseil a
fait part de l'inquiétude que lui inspirent les informations selon
lesquelles certains actes de « répudiation » ont lieu avec la
complicité de la police et des forces de sécurité. En tout état de
cause, les autorités cubaines ne respectent pas l'obligation qui leur
incombe de protéger tous les citoyens. Le Conseil a invité instamment
le gouvernement cubain à prendre sans tarder des mesures visant à
mettre fin à la vague actuelle de harcèlement et à s'efforcer
d'empêcher réellement qu'elle reprenne.
Le Conseil a fermement
condamné ces actes, de même que d'autres restrictions apportées aux
droits civils et politiques fondamentaux garantis par la Déclaration
universelle des droits de l'homme et d'autres obligations
internationales en matière de droits de l'homme, auxquelles Cuba, qui
est membre de l'ONU et a signé les déclarations concernées, a souscrit.
Le Conseil a rappelé aux autorités cubaines, en particulier, les
responsabilités qui leur incombent en ce qui concerne les droits
fondamentaux que sont le libre accès à l'information, la liberté
d'expression, d'association et de réunion, la protection de la vie
privée et la garantie d'un procès en bonne et due forme. L'UE
continuera de suivre de près l'action du gouvernement cubain en matière
de droits de l'homme.
Le Conseil a rappelé que tous les membres élus
du Conseil des droits de l'homme étaient censés se conformer aux normes
les plus élevées en ce qui concerne la promotion et la protection des
droits de l'homme.
4. L'UE reprendrait avec plaisir un dialogue politique avec les autorités cubaines. Ce dialogue devrait porter notamment sur la question des droits de l'homme et avoir lieu sur une base réciproque et non discriminatoire. Le Conseil a engagé le gouvernement cubain, en vue de favoriser un dialogue positif et mutuellement bénéfique, à montrer qu'il était prêt au dialogue en apportant des améliorations concrètes à la situation en matière de droits de l'homme. Le Conseil a souligné que tous les visiteurs de haut niveau devraient faire part aux autorités cubaines des préoccupations que suscite la situation en matière de droits de l'homme.
5. Le Conseil s'est déclaré préoccupé par le fait
que le gouvernement cubain soit revenu sur certaines réformes menant à
une timide ouverture économique. Le Conseil a déploré que ces
restrictions aient encore réduit la latitude laissée aux initiatives
économiques privées.
Le Conseil a souligné que l'UE restait prête à
fournir une coopération au développement, y compris par des projets
favorisant une croissance économique durable et une amélioration des
conditions de vie des Cubains.
6. Le Conseil a pris note de la 16e évaluation de
la position commune de l'Union européenne sur Cuba et a décidé de
proroger la suspension des mesures diplomatiques arrêtées le 5 juin
2003 jusqu'à la prochaine évaluation de la position commune, en juin
2007.
Le Conseil a décidé d'entamer des travaux sur la définition d'une stratégie à moyen et à long terme sur Cuba.
http://www.ecaraibes.com/article/article.asp?id_article=11558462473009