Cuba absente du sommet UE- Amérique latine
Cuba absente du sommet UE- Amérique latine
Le 11-05-2006 à 09:19
Une
soixantaine de dirigeants européens et latino-américains se réunissent
pendant deux jours à Vienne, en l'absence remarquée de Fidel Castro.
Les
dirigeants de l'Union européenne et d'Amérique latine se retrouvent,
jeudi à Vienne, pour un sommet portant principalement sur les questions
commerciales et énergétiques et les rapports stratégiques.
D'une part les 25 Européens plus les candidats à l'UE, d'autre
part les 33 Latino-Américains: Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil),
Nestor Kirchner (Argentine), Vicente Fox (Mexique), Michelle Bachelet
(Chili) et deux présidents dont les positions "de gauche" font
l'actualité, Hugo Chavez (Venezuela) et Evo Morales (Bolivie).
Les Etats de l'Union Européenne représentent le plus grand
investisseur, le plus grand donateur d'aide et le second partenaire
commercial de l'Amérique latine. Le commerce bilatéral a augmenté de
13% en 2005, pour atteindre 118 milliards d'euros, selon des
statistiques de l'UE. Pour faire mieux, un "business forum" avec plus
de 200 entrepreneurs, banquiers et politiques se tiendra parallèlement
à Vienne.
Ce sommet intervient alors que l'Amérique latine a déjà elle
même du mal à se mettre d'accord autour de ses propres négociations
commerciales. Il n'y toujours aucun accord douanier après sept ans de
négociations avec le Marché commun sud-américain Mercosur (Brésil,
Argentine, Uruguay, Paraguay) secoué par des dissensions. Les intérêts
distincts des Caraïbes, et la menace d'éclatement de la Communauté
andine des nations (CAN), dont Caracas vient de se retirer, freinent
aussi l'intégration régionale, et la possibilité d'accords de bloc à
bloc des deux côtés de l'Atlantique.
C'est le président du Venezuela Hugo Chavez qui a été à
l'origine de cette mini-crise politique, en annonçant le week-end
dernier sa décision de se retirer de la Communauté andine des nations
(CAN), zone de libre-échange imparfaite regroupant aussi la Colombie,
l'Equateur, la Bolivie et le Pérou, et à laquelle Caracas reproche de
ne servir « que les multinationales ». Compte tenu des mirobolantes
ressources pétrolières du Venezuela et de la volonté affichée de Chavez
de jouer un rôle moteur dans la région, ce retrait est loin d'être
anodin.
Pour ajouter encore à la confusion, la Bolivie, le Venezuela
et Cuba ont signé la semaine dernière à La Havane un Traité de Commerce
des Peuples (TCP) pour échanger des produits avec des tarifs douaniers
zéro, et résister au traité de libre commerce (TLC) promu par les
Etats-Unis.
Selon les analystes, les difficultés politiques de l'UE
rendent aussi difficile une large entente dans l'arrière-cour des
Etats-Unis (qui ont aussi du mal à créer, avec le Sud, une Zone de
libre-échange des Amériques).