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21 mars 2006

Le régime cubain verrouille l'accès à Internet

Le régime cubain verrouille l'accès à Internet

LE MONDE | 20.03.06 | 16h04  •  Mis à jour le 20.03.06 | 16h15


Directeur de l'agence de presse indépendante Cubanacan, l'ancien prisonnier politique cubain Guillermo Fariñas fait un grève de la faim depuis le 31 janvier, pour réclamer un simple accès à Internet.

Hospitalisé à Santa Clara (Cuba), il a écrit à la dissidence cubaine le 14 mars : "Avec cette grève de la faim, j'infirme l'accusation de ceux qui nous oppriment dans notre propre pays en affirmant que nous sommes des "mercenaires" d'une puissance étrangère (les Etats-Unis). Nous sommes prêts à donner notre vie pour nos idées."

A Cuba, l'accès à Internet est restreint aux cercles du régime. Des cybercafés existent, mais ils sont réservés aux détenteurs de devises, à des prix prohibitifs pour la plupart des Cubains. Cette restriction est un des obstacles à l'exercice du journalisme dans l'île, où seule est autorisée la presse officielle, liée au parti unique.

Reporters sans frontières (RSF) vient de publier sur son site Web (www.rsf.org) une enquête sur la situation de la presse indépendante, trois ans après la vague de répression de 2003.

Sur les 75 opposants pacifiques condamnés alors à des lourdes peines (jusqu'à vingt-sept ans de prison), 27 étaient des journalistes, dont le plus connu, Raul Rivero, a été relâché fin 2004 pour motifs de santé.

LA VOIX DE L'OPPOSITION

"L'absence de moyens de transmission pose le problème de la dépendance vis-à-vis des supports extérieurs, notamment de Miami", note Jaime Leygonier, ancien prisonnier politique, qui alimente le site Internet Cubanet (www.cubanet.org). La diaspora cubaine a suscité pour sa part, à Madrid, Cubaencuentro.com, site édité par la revue Encuentro de la cultura cubana.

"Tout le problème pour nous est d'avoir des sources et des informations sans porter préjudice à personne, souligne M. Leygonier. Je suis obligé, pour cette raison, de m'autocensurer très souvent." Son confrère Angel Pablo Polanco a fait un choix différent. "Quel crédit accorder à un empilement de témoignages anonymes ?", se demande-t-il, préférant "relayer la voix de l'opposition, de ceux qui parlent à visage découvert".

Oscar Espinosa Chepe, condamné en avril 2003 à vingt ans de prison, libéré en novembre 2004 pour raisons de santé, et soumis depuis le 28 février dernier à un contrôle quotidien de son "attitude sociale", a choisi une troisième option : "Vu la censure et mon âge, je ne fais pas de reportage mais de la chronique. Je récolte les informations données par le régime et je les compare à mes connaissances dans les domaines économique et diplomatique."

Depuis novembre 2005, le régime cubain a lancé une campagne contre la corruption. "Elle a atteint un tel niveau, ce qui restait de l'idéal communiste est tellement loin, que le régime se lance dans une nouvelle vague de répression", décrypte M. Espinosa Chepe.


Paulo A. Paranagua

Article paru dans l'édition du 21.03.06

 

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-752664,0.html?provenance=rss

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