Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
Publicité
Archives
17 juillet 2009

Kennedy, Castro et Apollo

Kennedy, Castro et Apollo
NOUVELOBS.COM | 17.07.2009 | 12:57

Le président Kennedy en 1962 lors de la présentation de la sonde Mariner-2 en janvier 1961. Nasa
Pour l'opinion publique, le grand initiateur de la conquête de la Lune fut incontestablement le président américain John Fitzgerald Kennedy. On retient de lui cette phrase magistrale de son discours du 25 mai 1961 au Congrès: «Notre pays, déclarait-il, doit se vouer tout entier à cette entreprise: faire atterrir un homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur la Terre avant la fin de la présente décennie.» Pourtant, en février 1961, le même Kennedy avait déclaré à la presse qu'il était «très déterminé à ne pas envoyer un homme sur orbite et à lui faire courir des risques disproportionnés… quitte à être les seconds dans l'espace.»

Que s'est-il passé durant les trois mois qui séparent ces deux phrases? Entre temps, les Etats-Unis ont essuyé deux affronts cinglants de la part des Soviétiques: Le vol de Iouri Gagarine, le 14 avril 1961 et l'échec de la Baie des Cochons à Cuba au même moment. Il aura fallu ces deux électrochocs pour décider un Kennedy peu intéressé par les affaires spatiales à se lancer dans la course à la Lune.

Jusque là, le président américain écoutait son conseiller scientifique, le Dr Wiesner, qui préconisait de laisser aux Soviétiques la conquête spatiale, dévoreuse de crédits et peu intéressante pour la science. Il avait d'ailleurs abandonné ce dossier «ennuyeux» à son vice-président Lyndon B. Johnson, qui lui était persuadé que celui qui contrôle l'espace contrôle le monde.

Ce flou politique n'empêche pas la Nasa de concevoir, depuis sa création en 1958, un programme lunaire déjà baptisé Apollo. Mais lorsqu'il est présenté au président Kennedy, en janvier 1961, ce projet est balayé d'un revers de main. Pour Kennedy, en effet, mieux vaut unir les forces américaines et soviétiques pour réaliser un programme commun de prévisions météorologique, de satellites de télécommunications ou encore d'exploration de la Lune, de Mars ou de Vénus.

Mais les Soviétiques n'ont pas besoin des Etats-Unis. Depuis 1957, ils accumulent, seuls, toutes les premières spatiales. En lançant avec succès des satellites et maintenant le premier homme dans l'espace, ils ont assis la domination communiste dans l'espace. A Cuba, le débarquement d'exilés cubains dans la Baie des Cochons pour renverser le régime communiste de Fidel Castro se solde par un fiasco militaire et politique pour les Etats-Unis. Pour Kennedy, la coupe est pleine. Il faut réagir, redonner aux Américains leur fierté, non pas à travers un conflit armé, mais plutôt un duel technologique.

Il se tourne alors vers Lyndon Johnson et lui demande si les Etats-Unis peuvent gagner la première place spatiale. Johnson a une vision lucide de la situation : les Etats-Unis ont plus de ressources que l'URSS, mais n'ont pas pris les bonnes décisions. Il est encore possible de renverser la vapeur et de faire débarquer un homme sur la Lune à partir de 1966. Nous sommes le 28 avril. Le 5 mai, Alan Shepard devient le premier américain à frôler la frontière de l'espace au cours d'un vol suborbital, de 15 minutes (dont 3 mn d'impesanteur). Vingt jours plus tard, Kennedy lance son pays dans une aventure technologique et humaine dont il sortira glorieux. Aurait-il pris cette décision si le régime de Castro avait été renversé en avril 1961?»

Propos recueillis par Sylvie Rouat
Sciences-et-Avenir.com
Juillet 2009

Kennedy, Castro et Apollo, Espace - Information NouvelObs.com
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/20090717.OBS4437/kennedy_castro_et_apollo.html

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité