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(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
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2 juillet 2009

Et maintenant, une police antigaspi

Et maintenant, une police antigaspi

Pour limiter les dépenses d'énergie, le régime a décidé de rationner la distribution d'électricité. Pour faire la chasse au gaspillage et à la fraude, il a mis sur pied une unité spéciale.
02.07.2009 | Fernando García | La Vanguardia

DE LA HAVANE
Le grand ennemi intérieur du moment n'est ni un opposant, ni un traître, ni un blogueur. Le type de rébellion qui dérange, ces jours-ci, à Cuba, c'est le voisin qui "vole" l'électricité d'une entreprise d'Etat ou trafique le compteur pour ne pas payer ce qu'il consomme. C'est le chef ou l'employé qui ne respecte pas les multiples restrictions récemment imposées à l'utilisation de l'air climatisé. C'est le type qui laisse la lumière allumée… : en d'autres termes, le dissident de la lumière, ce "gaspilleur indiscipliné" qui coûte si cher à ce pays déjà désargenté. C'est contre eux que se mobilise l'implacable "police électrique" créée par le gouvernement de Raúl Castro.

"Il existe des hommes bien intentionnés, silencieux, qui œuvrent dans l'ombre et ne se croient pas particulièrement importants – bien qu'ils le soient. Ce sont les membres des groupes de supervision énergétique (GSE, Grupos de Supervisión Energética), créés en 2007 à Sanctí Spiritus [province du centre de l'île], qui ont ensuite été étendus à l'ensemble de l'île." C'est en ces termes que la presse locale a présenté ces terribles inspecteurs. Ils sont débordés depuis que le gouvernement, il y a deux mois, a limité à certaines heures l'usage des climatiseurs, des fours et des réfrigérateurs dans les usines et les bureaux. Dans le même temps, il a décidé de mettre un frein à certaines dérives constatées chez les particuliers. Il fallait compenser le dépassement, détecté au premier trimestre, de 40 000 tonnes de combustible destiné à la pro­duction d'électricité. Depuis, 18 000 ­tonnes ont été économisées.

De tels résultats ont été rendus possibles grâce au travail efficace de ces "policiers de la lumière". A La Havane, les patrouilles ont multiplié leurs sorties. Au cours de leurs 250 inspections quotidiennes, ils détectent [en moyenne] des fraudes dans un foyer sur dix. La plus fréquente consiste à bricoler le compteur pour qu'il cesse d'enregistrer la consommation. L'autre truc en vogue procède de l'interprétation très large que certains Cubains font de la nationalisation de leur économie socialiste : si tout appartient à tout le monde – ce qui n'est pas tout à fait vrai –, pourquoi ne pas le prendre directement à l'Etat ? Voilà la philosophie sur laquelle s'appuient les artisans des tendederas [étendoirs], ces kilomètres de câbles qui détournent le courant électrique d'une institution publique pour approvisionner un groupe de foyers. Selon l'entreprise d'électricité, il existerait, rien que dans la province de Granma [sud-est de l'île], 198 réseaux informels qui détournent l'énergie d'un nombre équivalent d'entreprises pour alimenter 4 463 ménages.

Les sanctions encourues pour ces infractions vont de la coupure d'électricité de quelques jours à des amendes et remboursements rétroactifs de ce qui a été consommé, en passant par une gamme très large de mesures administratives et de travail… Sans compter la honte de voir son nom apparaître dans les journaux.

CUBA • Et maintenant, une police antigaspi | Courrier international
http://www.courrierinternational.com/article/2009/07/02/et-maintenant-une-police-antigaspi

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