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(Pas le) Centre Ernesto Che Guevara
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9 juin 2009

Ces dirigeants dont la santé nourrit les rumeurs

Ces dirigeants dont la santé nourrit les rumeurs
Par Marie Simon, publié le 09/06/2009 16:50

Le président gabonais Omar Bongo, décédé ce lundi, souffrait d'un cancer intestinal. Etat de santé sur lequel peu d'informations circulaient, au point que RSF a accusé Libreville "d'imposer un black-out médiatique" sur le sujet. Ce "tabou" touche aussi la santé d'autres chefs d'Etat ou de gouvernement, actuels ou passés. En voici quelques exemples...

Fidel Castro, 83 ans

Depuis que Fidel Castro a passé les rênes de Cuba à son frère Raul, à la suite d'une grave hémorragie intestinale et d'une lourde intervention chirurgicale, les informations contradictoires sur sa santé se succèdent.

Il suffit que le "Lider maximo" n'apparaisse plus en public et ne signe plus ses chroniques dans la presse officielle cubaine pour que renaisse la question, de plus en plus pressante: est-il au plus mal, sur le point de mourir?

Même son ami Hugo Chavez, en janvier dernier, parlait déjà de lui au passé: quelques jours auparavant, Fidel Castro avait été le grand absent des cérémonies marquant le 50e anniversaire de la révolution cubaine et de son arrivée au pouvoir, en 1958-59.

A chaque fois, une réplique arrive pour mettre fin au silence médiatique qui nourrit les rumeurs. Sous la forme de photos où l'on voit le dirigeant affaibli aux côtés de chefs d'Etat étrangers ou de nouveaux éditos signés Fidel Castro dans les colonnes de Granma ou de Cubadebate.

Il semble récemment avoir retrouvé une certaine vigueur et multiplie les déclarations... La semaine dernière, il a par exemple salué la "rébellion" des alliés latino-américains lors d'une réunion de l'Organisation des Etats américains. Il s'en est aussi pris à Dick Cheney et à sa défense de la "torture". Et ce mardi, il signe une chronique sur Obama et le monde musulman, après le discours du Caire. On oublierait presque que c'est son frère qui mène l'île...

Kim Jong-il, 68 ans

En Corée du Nord, l'incertitude plane sur l'état de santé de Kim Jong-il, "cher leader" de la dictature stalinienne depuis 1994. Alors qu'il se remet d'une attaque cérébrale probable, en août dernier, les spéculations vont bon train.

L'agence de presse officielle du régime KCNA diffuse régulièrement des clichés pour étouffer les rumeurs: Kim Jong-il passant des troupes en revue, Kim Jong-il visitant une usine ou une mine... Mais manque toujours un élément-clé: la date de la prise de vue. Résultat, le mystère s'épaissit.

Ceci dit, comme l'écrivait L'Express en octobre dernier, "les mystères de Pyongyang apparaissent pour ce qu'ils sont: des mystifications, destinées à gagner du temps". Gagner du temps et démontrer que la puissance de Pyongyang reste intacte, afin de préparer sa succession en coulisses, par exemple. C'est ce que la multiplication des provocations (essai nucléaire, tirs de missiles) pourrait cacher.

Cette piste semble de plus en plus crédible alors que son troisième fils, Kim Jong-un, a officiellement été adoubé comme futur dirigeant du pays. Les informations des renseignements sud-coréens ont été confirmées dimanche par le fils aîné de Kim Jong-il, Kim Jong-nam, qui faisait jusque récemment figure de favori, lors d'un entretien à la chaîne japonaise NTV.

Abdelaziz Bouteflika, 72 ans

Réélu président d'Algérie en avril dernier, Abdelaziz Bouteflika avait aussi fait l'objet de rumeurs.

En novembre 2005, sous dialyse rénale depuis 1985, il est transporté en urgence à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. La cause: troubles digestifs, gastrite, insuffisance rénale ou maladie cardiaque, selon les hypothèses alors émises...

Les communiqués officiels, laconiques, évoquent trois jours d'hospitalisation pour "un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac".  Il restera cinq semaines. Cinq semaines de vacance du pouvoir.

Et son retour ne dissipera pas complètement les rumeurs. A Alger, "personne n'était réellement au fait du degré de gravité de la maladie du président" écrit L'Express à son retour. A l'époque, une modification constitutionnelle est attendue, non pas pour lui permettre de briguer un troisième mandat, mais pour permettre l'élection d'un vice-président. 

Un an plus tard, Bouteflika annonce "qu'il avait été très, très malade" mais qu'il s'en est "sorti de manière absolument fabuleuse". Et de prévenir: "Il faut cesser de parler de ma santé".

Hosni Moubarak, 81 ans

Depuis quelques années, les rumeurs courent sur la santé du président égyptien. Fin 2003, il fait un malaise devant les caméras, officiellement présenté comme une banale "chute de tension". Son absence inhabituelle de la Une des journaux égyptiens, fin 2007, alimente alors une nouvelle vague de rumeurs, alors que quelques mois plus tôt, on le disait déjà mort. 

Mais le président égyptien n'apprécie pas que l'on évoque sa santé... ni, par conséquent, sa succession. En septembre dernier, par exemple, un journaliste égyptien qui avait fait état de "problèmes de circulation sanguine" a été condamné à deux mois de prison ferme. Ibrahim Eissa, rédacteur en chef du journal d'opposition al-Dostour, était accusé d'avoir diffusé "de fausses nouvelles de nature à mettre en péril l'intérêt général et la stabilité du pays". 

"Pour le gouvernement, c'est plus qu'une offense, c'est un crime de lèse-majesté", écrivait alors El Watan. Amnesty International et Human Rights Watch avaient, à l'époque, fait part de leur consternation.

Ariel Sharon, 81 ans

L'ancien fondateur de Kadima et Premier ministre israélien a subi une série d'attaques cérébrales, fin 2005 et début 2006. Entre deux hospitalisations, il tente de reprendre les rênes du pays mais finit par être placé en coma artificiel.

Pendant 100 jours, au cours desquels les opérations se succèdent, il gardera ses fonctions, bien qu'il ne puisse plus les exercer... le temps d'organiser la "succession".

Depuis, il a été sorti du coma artificiel et il réagirait à quelques stimuli. Mais la presse internationale reste plutôt silencieuse à ce sujet... et se contente d'évoquer son héritage lors des élections israéliennes de janvier dernier, qui ont vu Kadima arriver en tête mais échouer à former une coalition.

LExpress.fr
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/ces-dirigeants-dont-la-sante-nourrit-les-rumeurs_766317.html

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