RSF interpelle un ministre espagnol sur
RSF interpelle un ministre espagnol sur
30/03/2007 13:00
Reporters sans fontières s'adresse au ministre espagnol des affaires
étrangères, peu avant sa visite prévue à Cuba.
Lettre de Reporters sans
fontières à l'attention de
Monsieur Miguel Ángel Moratinos
Cuyaubé
Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération
Madrid,
Espagne
Monsieur le Ministre,
Vous êtes sur le point d'effectuer
une visite officielle à Cuba, les 2 et 3 avril prochains, à l'invitation de
votre homologue cubain, M. Felipe Pérez Roque. Reporters sans frontières,
organisation de défense de la liberté de la presse, souhaite que cet événement
contribue à l'évolution de la situation des droits de l'homme dans
l'île.
C'est en effet la première fois qu'un ministre des Affaires
étrangères d'un pays membre de l'Union européenne (UE) se rend à Cuba, depuis
que les institutions de Bruxelles ont sanctionné politiquement l'île, suite au
"printemps noir" de mars 2003. Ces sanctions ont finalement été levées, en 2005,
à la demande de votre gouvernement, au nom du dialogue avec les autorités
cubaines. Elles feront à nouveau l'objet d'un débat entre les États membres en
juin prochain.
Quatre ans après cette vague de répression sans précédent
contre la dissidence cubaine, et malgré la récente transition à la tête de
l'État, l'île compte toujours 270 prisonniers politiques dont 25 collaborateurs
de petites agences de presse indépendantes condamnés pour certains - comme notre
correspondant Ricardo González Alfonso - à des peines comprises entre 14 et 27
ans de prison. Cuba est, à ce titre, la deuxième prison du monde pour les
journalistes après la Chine et le seul pays du continent américain où la liberté
d'expression et d'information est inexistante.
Cuba, membre du Conseil
des droits de l'homme des Nations unies, s'était pourtant engagée à "faire
respecter" et à "promouvoir" les libertés fondamentales en prenant la présidence
tournante du Mouvement des non-alignés en septembre 2006.
Le dialogue
avec le gouvernement de La Havane, sourd aux appels de la communauté
internationale, n'empêche en rien la fermeté à son égard. Vous êtes le
représentant d'un des seuls gouvernements susceptibles de rappeler les autorités
cubaines à leurs devoirs d'humanité et de justice. Les dissidents emprisonnés
doivent être libérés.
En vous remerciant de l'attention que vous porterez
à notre demande, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma
haute considération.
Robert Ménard
Secrétaire général