Cuba veut relancer sa production de pétrole
Cuba veut relancer sa production de pétrole
26/03/2007 09:18
Les autorités cubaines espèrent trouver des réserves importantes avec
des forages en eaux profondes.
Régulièrement, La Havane baigne dans une
odeur tenace d'oeuf pourri, lorsque le vent pousse vers la capitale les fumées
de la centrale électrique qui alimente, avec parcimonie, la capitale. Le pétrole
cubain brulé dans ces centrales est riche en souffre : il sent mauvais et abime
les turbines plus rapidement que le combustible de bonne qualité.
Environ
95 pour cent de la production quotidienne cubaine de 85 000 barils de pétroles
et de 3,4 millions de mètres cubes de gaz naturels viennent de la région près de
la côte nord.
Les autorités cubaines espèrent trouver des réserves encore
plus importantes au large des côtes, et des entreprises étrangères participent
déjà à l'exploration en partenariat avec le gouvernement cubain.
Une
étude géologique américaine a estimé que le nord de Cuba contient de 4,6 à 9,3
milliards de barils de brut et de 280 à 620 milliards de mètres cubes de gaz
naturel.
Depuis 2003, des entreprises de Norvège, d'Inde, de Malaisie,
d'Espagne et du Venezuela ont réservé des blocs pour l'exploration pétrolière,
doté d'accords de partage de la production avec Cuba.
Au total, les
compagnies étrangères ont investi 1,5 milliard de dollars dans l'exploration
pétrolière à Cuba.
Le potentiel du principal gisement du pays, celui de
Varadero (terrestre), est estimé à 3,5 milliards de barils et un autre forage,
au nord de La Havane, s'annonce prometteur.
Jusqu'en 1990, Cuba recevait
entre 10 et 13 millions de tonnes de pétrole par an de l'Union Soviétique, à des
conditions très favorables, dont près de la moitié était revendue sur les
marchés. La production nationale de Cuba est alors très faible (moins de 1
million de tonnes par an), et surtout d'assez mauvais qualité car très chargée
en souffre.
Plusieurs compagnies étrangères ont déjà passé des accords
avec Cuba dont Repsol (Espagne), les compagnies canadiennes Sherritt
International et Pebercan, auxquels s'ajoutent depuis cette année ONGC Videsh
(Inde), Sinopec (Chine), la compagnie publique de Malaisie (Petroliam Nasional
Berhad), et la norvégienne Norsk Hydro spécialisé dans les forages en eaux
profondes.
Les compagnies américaines sont interdites d'explorer à Cuba
bien entendu, mais la possibilité de trouver du brut à seulement 150 kilomètres
des États-Unis a encouragé des groupes de pression à demander un aménagement
spécial de l'embargo.