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20 février 2007

Grandeurs et misères de Santiago de Cuba

Le mardi 20 février 2007

Grandeurs et misères de Santiago de Cuba
Claude-V. Marsolais
La Presse
Santiago de Cuba

Une vieille dame à la peau foncée revêtue d'une robe rouge avec un cigare vierge au bout des lèvres, un orchestre qui joue de la salsa, beaucoup de passants, de vieilles voitures rutilantes des années 50 en bordure de la rue, des taxis-triporteurs rafistolés, à l'allure étrange, que l'on croirait venus d'une autre planète, autant d'images fortes qui attendent le visiteur lors de son premier contact avec le centre-ville de Santiago de Cuba.

Nous sommes au coeur de la ville, plus précisément à la place Cespesdes, le lieu le plus rutilant et le plus animé avec à son pourtour la cathédrale, la mairie, le musée historique Diego Velasquez, quelques banques et l'hôtel Casa Grande de style colonial, des édifices parfaitement entretenus.

Tout pour impressionner le visiteur. Mais à quelques enjambées de la place, en parcourant les rues étroites de la ville, le décor change radicalement : les bâtiments et les habitations sont en décrépitude, laissés à l'abandon ou rafistolés avec les maigres moyens du bord. Ce qui fut une magnifique ville coloniale, fondée en 1515, n'est plus que le décor décati de son passé glorieux. En fait, il n'y a que les édifices publics qui soient encore présentables puisqu'ils semblent bien entretenus et repeints. Ailleurs il n'y a que grisaille, dénotant un manque de moyens évidents.

Dans le quartier du port, on a l'impression d'être retourné au XIXe siècle tellement il y a peu de véhicules moteurs en circulation. Ici ce sont les charrettes tirées par des chevaux qui sont les plus nombreuses, transportant soit des marchandises ou des travailleurs. C'est sans doute l'une des villes les moins polluées par le monoxyde de carbone en Amérique.

Heureusement il y a le soleil, la musique traditionnelle cubaine et les Santiagueros dont la bonne humeur réjouit le coeur, sauf les jineteros, ces petits trafiquants (souvent des enfants) qui vous harcèlent régulièrement pour vous quémander des pesos ou vous vendre quelque chose. Le soir appartient aux jineteras, ces jolies mulâtres qui ne demandent pas mieux que de racoler les étrangers en échange de quelques biens de consommation et, si possible, trouver un fiancé qui les fera sortir du pays.

Quoi voir?

Autour de la place Cespesdes, ne manquez pas la visite du musée Diego Velasquez, la plus ancienne demeure coloniale de la ville dont la construction remonte aux alentours de 1525 et qui abritait la première fonderie d'or des colonies. Le bâtiment se distingue par son long balcon de bois de style moucharabieh en encorbellement. On y a reconstitué l'atmosphère d'époque avec ses meubles antiques. Au premier étage, on retrouve des meubles, de la vaisselle, des décorations qui ont marqué différentes époques des débuts de la colonisation jusqu'au XIXe siècle.

À la sortie du musée, allez prendre un apéritif à la terrasse de l'hôtel Casa Grande, un endroit stratégique pour observer l'animation de la place. En montant sur la terrasse du toit de cet hôtel, où l'on a aménagé un bar, le visiteur a droit à une vue panoramique de la ville.

Pour ceux qui s'intéressent à la révolution cubaine, le musée de la caserne Moncada, sur l'avenue du même nom, est un incontournable. Le bâtiment recèle encore sur ses murs les traces de balles et d'éclats d'obus, témoins du coup de force raté par Fidel Castro et une centaine de partisans en 1953 pour s'emparer de la caserne. Devenue une école secondaire, une section transformée en musée relate les épisodes de la rébellion qui ont mené au renversement du régime Batista en 1959.

En dehors de la ville, à 7 km au sud, une visite du Castillo del Morro vaut le détour. Construit en 1638, le fort a été inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité en raison de son architecture en étoile et de son savant système de défense. Sa première fonction a surtout été de protéger Santiago contre les attaques des pirates et des corsaires. Il gardait l'entrée de la baie menant au port de la ville. Une pièce du fort est consacrée aux faits d'armes des corsaires et pirates et une autre à la bataille navale qui fit rage entre les Américains et les Espagnols en 1898. De la plus haute terrasse, on y a une excellente vue sur la baie de Santiago et sur la mer.

Le long de la côte, à l'ouest et à l'est, il y a des plages intéressantes où l'on retrouve les complexes hôteliers proposés par les agences de voyage, mais la route n'a pas été réparée depuis le passage de l'ouragan Ivan, il y a trois ans. Partout des sections de route et des ponceaux détruits, sans compter les immenses ventres de boeuf qui obligent les conducteurs à faire constamment du slalom. En comparaison, les routes du Québec sont super confortables.

http://www.cyberpresse.ca/article/20070220/CPVOYAGES/702170989/0

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