Cuba - Fidel Castro ne souffre pas d'un cancer et il récupère dit le chirurgien espagnol dépêché à son chevet
José Luis Garcia Sabrido est spécialiste des maladies intestinales
Cuba
- Fidel Castro ne souffre pas d'un cancer et il récupère dit le chirurgien
espagnol dépêché à son chevet
Fidel Castro hospitalisé (28 octobre
2006)
Photo Juventud Rebelde / Estudios Revolución
MADRID, mardi 26
décembre 2006 (LatinReporters.com) - Le président cubain Fidel Castro ne souffre
"d'aucune maladie maligne", ce qui exclut un cancer, mais plutôt "d'un processus
bénin avec une série de complications" et il "récupère lentement" a affirmé
mardi à Madrid le chirurgien espagnol José Luis Garcia Sabrido, appelé jeudi
dernier au chevet du Lider Maximo hospitalisé depuis fin juillet.
Rentré
de La Havane où il s'était rendu à bord d'un avion affrété par le gouvernement
cubain, le médecin espagnol, spécialiste réputé de l'appareil digestif et des
maladies intestinales, s'exprimait devant la presse à l'hôpital universitaire
madrilène Gregorio Marañon, dont il dirige le département de
chirurgie.
"Pour autant que je sache, je démens absolument qu'il [Fidel
Castro] ait un cancer. Il n'a aucune tumeur maligne" a insisté José Luis Garcia
Sabrido en réponse à la question d'un journaliste.
C'est la première fois
depuis l'hospitalisation de Fidel Castro, âgé de 80 ans et opéré d'urgence le 27
juillet à Cuba d'une crise intestinale aiguë avec hémorragie, que l'état de sa
santé échappe de manière crédible au secret d'Etat et est révélé publiquement
par un médecin qui jouit de la confiance du gouvernement de La
Havane.
Selon José Luis Garcia Sabrido, une seconde opération du
président Castro n'est pas envisagée actuellement. Son "activité intellectuelle
excellente et fantastique", sa capacité de conversation, en particulier à propos
"d'anecdotes historiques", et son sens de l'humour sont "surprenants" a révélé
le chirurgien espagnol. Sans citer de date, ce dernier n'écarte pas l'hypothèse
que Fidel Castro, "en réhabilitation surtout musculaire et nutritionnelle",
puisse à nouveau assumer le pouvoir, transmis le 31 juillet à son frère Raul
Castro, ministre des Forces armées.
Ce diagnostic met provisoirement fin
aux rumeurs les plus alarmistes. De nombreux Cubains se demandaient si Fidel
Castro était encore en vie. La dernière vidéo et les dernières photos diffusées
pour démentir sa mort remontent au 28 octobre. Aux Etats-Unis, des responsables
de l'administration Bush estimaient que le président Castro était atteint d'un
cancer en phase avancée et qu'il n'avait plus que quelques mois à
vivre.
La santé de Castro liée aussi à la droite espagnole...
En
Espagne, le secteur de la Santé est régionalisé et l'hôpital Gregorio Marañon où
est affecté le chirurgien José Luis Garcia Sabrido dépend de la Région autonome
de Madrid, présidée par Esperanza Aguirre, forte personnalité du Parti Populaire
(PP, droite) et critique acerbe du gouvernement national du socialiste José Luis
Rodriguez Zapatero.
Esperanza Aguirre a expliqué que José Luis Garcia
Sabrido, contacté directement et personnellement par l'ambassade cubaine à
Madrid, avait sollicité l'autorisation de se rendre à Cuba au chevet de Fidel
Castro, les frais étant couverts par le gouvernement cubain.
La
présidente de la Région de Madrid a ajouté que son département de la Santé
envoyait "depuis le mois de juin" des médicaments dans la grande île des
Caraïbes pour répondre à "une demande d'aide humanitaire, octroyée à quiconque
la sollicite", le bénéficiaire étant en l'occurence "le dictateur" [Fidel
Castro].
A partir de ces déclarations, Esperanza Aguirre s'est demandée à
voix haute "qu'en est-il de la santé du reste des habitants de l'île, en
particulier des prisonniers politiques, si le premier des Cubains, du moins
selon lui, le dictateur Fidel Castro, a besoin de solliciter l'aide des services
de santé madrilènes?"
"Et dire que la dictature cubaine se vante
tellement d'avoir un service de santé extraordinaire, qui justifierait
pratiquement la dictature et la privation des droits humains les plus
élémentaires" a conclu Esperanza Aguirre.
"Le nombre des victimes de la
dictature cubaine est infiniment supérieur à celui des victimes de Pinochet...
Mais même les dictateurs et les criminels ont des droits humains" a lancé pour
sa part, en commentant l'aide médicale de Madrid à Castro, le porte-parole,
Gustavo de Aristegui, du Parti Populaire à la Commission des Affaires
extérieures du Congrès espagnol des députés.