Cuba - Etats Unis : vers un nouveau durcissement ?
Cuba - Etats Unis : vers un nouveau durcissement
?
Le 07-07-2006 à 10:21
Alors que le dictateur cubain s'apprête à fêter en grand pompe
ses 80 ans, dont 47 de pouvoir sans partage et sans élections, les Etats Unis
semblent donner de nouveaux signes d'agitation à l'encontre de Cuba.
Une
commission chargée de la politique américaine à Cuba recommande au président
Bush un plan d'action dont l'objectif est de soutenir un éventuel gouvernement
transitoire sur l'île de Fidel Castro.
Ce rapport, rédigé par la Commission d'assistance à
un Cuba libre (Commission for assistance to a free Cuba), que la secrétaire
d'État Condoleezza Rice co-préside avec le secrétaire au Commerce Carlos
Gutierrez, relève que le gouvernement cubain est entré dans un processus de
succession cherchant à garantir la survie du régime.
«Fidel Castro (qui
aura 80 ans en août prochain) a conscience de sa propre mortalité et de la
mortalité du régime en faillite qu'il dirige. Il travaille sans relâche à le
faire survivre» au-delà de son «incapacité physique, de sa mort ou s'il est
évincé», note le rapport.
"Le gouvernement américain devra être prêt
bien à l'avance pour fournir une assistance à un éventuel gouvernement
transitoire cubain." note la Commission pour l'assistance à une Cuba libre,
instaurée par George W. Bush en 2003.
L'un des principaux points de ce
programme est l'octroi de 80 millions de dollars d'aides en faveur d'un
gouvernement transitoire après la mort du leader communiste cubain. Il s'agit du
deuxième rapport de cette commission, coprésidée par la secrétaire d'Etat
américaine Condoleezza Rice et le secrétaire au Commerce Carlos Gutierrez.
De son côté, le Miami Herald, quotidien de Floride a grand tirage,
détaille la ventilation des 80 millions de dollars d'aides. "Le projet
recommande d'utiliser 31 millions de dollars pour soutenir "la société civile
sur l'île" ; 10 millions pour financer les échanges académiques et un nouveau
programme de bourses pour que les Cubains puissent étudier à l'étranger ; 24
millions pour mettre fin "au blocus de l'information" du gouvernement castriste,
en finançant la diffusion de programmes anticastristes par satellite et en
installant des équipements permettant la réception d'émissions internationales ;
et 15 millions de dollars pour soutenir les efforts internationaux en faveur de
l'opposition cubaine et préparer une transition démocratique après Castro."
Outre ces 80 millions de dollars étalés sur deux ans, le plan prévoit ensuite
une aide annuelle de 20 millions de dollars pour des programmes en faveur de la
démocratie.
Toujours selon le Miami Herald, la Commission "recommande un
grand effort diplomatique pour contrer "l'axe Venezuela-Cuba" et identifie le
président vénézuélien Hugo Chávez comme le personnage central dont la richesse
pétrolière pourrait rendre possible la prolongation d'un régime communiste après
la mort de Castro.
Un durcissement de l'embargo en place depuis 1961 est
également recommandé à travers notamment la création d'une équipe pour appliquer
de manière plus stricte les sanctions existantes contre les sociétés faisant des
affaires dans l'île.
À la différence du premier rapport de cette
commission, rédigé en 2004, le rapport 2006 contient une annexe gardée
confidentielle pour des raisons de sécurité nationale, ce qui a conduit les
autorités cubaines à dénoncer un plan «secret» des États-Unis pour précipiter la
fin du gouvernement de Fidel Castro.