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14 juin 2006

Plomberie et électricité au coeur d'une nouvelle polémique américano-cubaine

Le mardi 13 juin 2006

Plomberie et électricité au coeur d'une nouvelle polémique américano-cubaine

Patrick Lescot

Agence France-Presse

La Havane

Plomberie et électricité alimentent une nouvelle mini-crise diplomatique entre les États-Unis et Cuba, Washington accusant La Havane d'avoir coupé l'eau et le courant à sa représentation diplomatique, et Cuba jurant de sa bonne foi.

Lundi, le porte-parole du Département d'État à Washington, Sean McCormack, attaque: «Le lundi 5 juin, vers trois heures du matin, l'électricité a été coupée dans le bâtiment principal de la section d'intérêts des États-Unis à La Havane», la SINA, qui fait office d'ambassade en l'absence de relations diplomatiques, rompues entre les deux pays depuis 1962.

La SINA «est le seul bâtiment du quartier sans électricité. Je me demande bien pourquoi», ironise-t-il.

Quelques heures après, sur place à La Havane, la mission diplomatique renchérit dans un communiqué: c'est non seulement l'électricité, mais aussi l'eau qui a été coupée durant plus d'un mois, du 22 février au 26 mars, ainsi que trois jours la semaine dernière dans le bâtiment principal, «tandis que dans le bâtiment annexe, c'est littéralement du compte-gouttes durant la majeure partie de l'année».

Le régime du président Fidel Castro, bête noire de Washington depuis près d'un demi-siècle, est accusé de «harcèlement» --»du même type que celui que les Cubains subissent quotidiennement»--, avec, en outre: interdiction d'importer des véhicules, d'embaucher du personnel cubain, voire des «irruptions» dans les logements des diplomates.

«Mensonges», a répliqué mardi un éditorial indigné de Granma, organe du PC cubain, qui occupe toute la première page, démentant «catégoriquement» que les coupures aient été «préméditées», et renvoyant aux «conditions météorologiques défavorables» --il a plu sur La Havane dernièrement-- qui ont affecté plusieurs quartiers de la capitale.

D'ailleurs, au pays des «apagones», les coupures d'électricité chroniques, la SINA, «état-major de la contre-révolution», malgré son «travail croissant d'espionnage et de subversion», consomme «une moyenne de 26.000 kw mensuels, autant qu'environ 200 familles cubaines normales», relève Granma, dont les éditoriaux sont souvent inspirés au plus haut niveau.

Quant à la distribution d'eau, «malgré les difficultés», elle est restée «stable», et des plombiers cubains y ont même été envoyés au mois de mars «pour inspecter les canalisations internes et externes et régler les difficultés», assure l'éditorial.

L'organe central du PCC réplique encore aux accusations de harcèlement en citant «44 m3 de béton, 540 mètres de ferraille à béton et 300 mètres de plaques d'acier» livrés à la SINA pour ses travaux, en plus de «53.756 litres de combustible» pour ses véhicules, et ce «malgré la réorganisation de la distribution» des carburants dans le pays contre leur détournement massif.

Sous le titre «Pas besoin de brûler les papiers», l'éditorial dénonce les informations du Nuevo Herald de Miami, qualifié de «porte-parole enragé de l'empire (américain) et de la mafia», selon lesquelles la SINA aurait procédé à la destruction d'archives confidentielles en prévision d'une évacuation.

Nouvel épisode des polémiques à répétition entre les deux pays, l'incident fait suite à la «guerre des panneaux» rouverte en janvier avec l'installation sur la façade de la SINA d'un immense panneau électronique distribuant aux passants informations et messages contre le régime, qui avait suscité la fureur de Fidel Castro.

Ce dernier avait fait installer immédiatement une forêt de 135 mâts en face, porteurs de drapeaux noirs pour en cacher la vue.

Cuba «ne recherche pas les subterfuges, ni ne coupe les câbles électriques pour éteindre de misérables petits panneaux», assure encore Granma, suggérant que Washington cherche des «prétextes» pour en finir avec la SINA et «les liens minimaux» subsistants entre les deux voisins.

«Nous ne pleurerons pas sur son départ», conclut le journal.

http://www.cyberpresse.ca/article/20060613/CPMONDE/606131267/5024/CPDMINUTE

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