Sentiment
du devoir accompli. C’est ce qu’ont exprimé d’anciens séquestrés de
Tindouf, à la fin d’une tournée qui les a conduits, la semaine
dernière, à Trenton (New Jersey), Sarasota et Jacksonville, en Floride.
«Nous avons transmis un message humain, un message fort qui parle des
souffrances, des déchirements des familles et des injustices »,
explique Bachir Edkhil, cité par la MAP. Les déclarations,
recueillies par la TVM auprès de plusieurs acteurs de la société
américaine (ONG, organisations professionnelles, médias et
congressmen), témoignent somme toute d’une extrême sensibilité au
calvaire que continuent de subir les séquestrés de Tindouf. Constituée
d’anciennes victimes du Polisario, dont Ali Najab, un ex-prisonnier de
guerre ayant passé 23 ans dans les mouroirs de Tindouf, la délégation a
porté des témoignages aussi vifs qu’accablants sur la situation
inhumaine qui continue de prévaloir dans les camps de Lahmada. « Les
membres de la communauté chrétienne se sont montré très sensibles au
drame humain causé par les déchirements familiaux», nous a déclaré M.
Najab. Les images, projetées aux Etats-Unis et retransmises par la TVM,
étaient toute aussi bouleversantes que les témoignages portés par les
membres de la délégation. Ces images montrent des enfants arrachés,
manu militari, à leurs familles et déportés vers Cuba pour un
endoctrinement politique et un entraînement militaire qui rappelle,
cruellement, les pratiques de l’ancien régime stalinien. Ces méthodes
sauvages ont fait que maintenant plusieurs familles séquestrées à
Tindouf sont restées sans nouvelles de leurs progénitures, une
séparation qui en rajoute à la misère à laquelle ces familles ont «
droit » tous les jours que le Bon Dieu fait. Au-delà des
déchirements familiaux, c’est le détournement des aides internationales
qui est également dénoncé. Destinés à des populations démunies, les
vivres et autres dons sont revendus par les mercenaires sur le marché
noir. Une pratique qui a été condamnée par les bailleurs de fonds du
Polisario, mais aussi, et surtout, par les acteurs politiques du «
Polisario » eux-mêmes. Le mouvement « Khat Achahid » avait dénoncé
dernièrement ce qu’il a appelé une « débauche de moyens » dans une
référence aux énormes gaspillages ayant accompagné la célébration du
soi-disant 30ème anniversaire de la création de la fantomatique « RASD
». Pour ce mouvement dissident, cette débauche de moyens était
injustifiable compte tenu du «drame humanitaire que vivent les
populations sahraouies ». Ce constat est partagé par une opinion
publique internationale de plus en plus méfiante sur la destination des
aides qui profitent, non à leurs véritables destinataires, soit des
populations affamées, mais à une bande de mercenaires qui ont fondé des
fortunes colossales sur le « dos » des séquestrés. Consciente de la
gravité de ces pratiques, la délégation de nos ressortissants des
provinces du Sud a invité les acteurs de la société américaine à
reconsidérer leur politique d’aide à l’égard des parvenus du Polisario.
La délégation a également profité de sa tournée américaine pour lancer,
à partir de Washington, un site web consacré aux sahraouis marocains
séquestrés par le Polisario, dans les camps de l’Horreur. Ce site,
http://www. speakforsahrawis.org, se veut une fenêtre sur l’étouffoir
nommé « camps des réfugiés ».
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