Grève de la faim à Cuba : deux journalistes dans un état sérieux
Grève de la faim à Cuba : deux journalistes dans un état sérieux
Le 27-03-2006 à 18:35
Dans
un communiqué envoyé ce jour, Reporters sans frontières se montre
alarmée par la détérioration de l'état de santé de deux journalistes
cubains en grève de la faim.
RSF se dit alarmée par la
détérioration de l'état de santé de Juan Carlos Herrera Acosta et
l'agonie de Guillermo Fariñas Hernández, tous deux en grève de la faim.
L'organisation demande pour ces deux hommes un geste d'humanité des
autorités cubaines et l'intervention des ambassades.
« Comment comprendre une telle indifférence face à l'agonie de
deux individus, qui ne réclament rien d'autre que le droit d'écrire ou
de naviguer librement sur Internet ? En quoi, de surcroît, deux
personnes aussi affaiblies physiquement et moralement peuvent-elles
représenter le moindre danger ? Le silence du pouvoir risque de
renforcer le sentiment de nombreux prisonniers ou dissidents qu'ils
n'ont plus rien à perdre et de susciter d'autres grèves de la faim.
Nous réitérons notre appel à la clémence auprès des autorités cubaines.
Nous appelons également les représentations diplomatiques de La Havane
à suivre de très près les cas de Juan Carlos Herrera Acosta et de
Guillermo Fariñas Hernández », a déclaré Reporters sans frontières.
Selon Cubanet, Juan Carlos Herrera Acosta, de la Agencia de
prensa libre oriental (APLO), arrêté lors du printemps noir de mars
2003 et condamné à 20 ans de réclusion, se serait cousu la bouche en
signe de protestation, le 23 mars 2006, dans sa cellule de la prison
Kilo 8 de Camagüey (Est).
Le
président de la Fondation cubaine des droits de l'homme, Juan Carlos
González Leyva, a affirmé que Juan Carlos Herrera Acosta avait été
gravement brutalisé par ses gardiens les deux jours précédents. Soumis
à un régime d'isolement carcéral, le journaliste observe une grève de
la faim depuis 22 jours. Souffrant notamment d'hypertension artérielle
et de gastrite chronique, il ne reçoit aucune assistance médicale
appropriée.
Par ailleurs, le 19 mars dernier, le docteur Julio Sánchez Hernández,
membre de l'Institut médical indépendant de Santa Clara (Centre), a
confié à Cubanet que l'état de santé de Guillermo Fariñas Hernández
s'était sérieusement détérioré. Il s'est montré très pessimiste et
inquiet quant aux chances de survie du journaliste. Ce dernier souffre
notamment d'accès de fièvre, de violentes migraines ou encore d'une
perte de sensibilité des membres inférieurs. Guillermo Fariñas
Hernández mène une grève de la faim et de la soif depuis le 31 janvier,
parfois interrompue par son traitement. Il réclame l'accès à Internet
pour tous les Cubains.