La dissidence cubaine dénonce la "violence" croissante de l'Etat
La dissidence cubaine dénonce la "violence" croissante de l'Etat
LE MONDE | 17.02.06 | 13h18 • Mis à jour le 17.02.06 | 13h18
L'opposant social-démocrate Manuel Cuesta Morua a lancé, lundi 13 février, un appel contre la violence à Cuba, "qui s'alimente des politiques de l'Etat". "Nous voyons avec préoccupation comment la menace, la grossièreté et l'insulte remplacent la communication et le respect. La violence verbale et physique augmente à tous les niveaux", souligne le texte, signé par 135 opposants cubains.
La commission cubaine pour les droits de l'homme et la réconciliation nationale avait dénoncé, le 9 février, une "nouvelle vague de répression politique à Cuba", caractérisée par des "violences physiques sans précédent depuis des années". Selon le président de la commission, Elizardo Sanchez, " des dizaines ou des centaines de membres du Parti communiste cubain, rassemblés par des agents de la Sécurité de l'Etat police politique, se regroupent devant le domicile des dissidents pour les agresser verbalement et parfois physiquement". M. Sanchez compare ces actions aux violences du fascisme ou de la "révolution culturelle" en Chine.
"Les actions répressives ont eu lieu dans huit des quatorze provinces en moins de trente jours, ce qui montre qu'il s'agit d'une opération d'envergure à partir d'une décision du gouvernement. Il est irresponsable et immoral de créer artificiellement un climat de violence contre des opposants pacifiques, ce qui ne peut conduire qu'à davantage de violence et de haine parmi les citoyens", souligne-t-il.
Paulo A. Paranagua
Article paru dans l'édition du 18.02.06
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-742387,0.html