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14 février 2006

Dormir chez l'habitant à Cuba

Le lundi 13 février 2006

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Scène de la vie familiale: Emilio cueille le tabac sur sa terre de Vinales.
Photo Agnès Gruda, La Presse

Dormir chez l'habitant à Cuba

Agnès Gruda

La Presse

Il y a le Cuba des complexes hôteliers qui permettent de passer des vacances les deux pieds dans l'eau, mais loin de la vraie vie des Cubains. Pour découvrir ce pays, mieux vaut opter pour les villages où des habitants accueillent les touristes dans l'intimité de leur foyer.

Lorsque nous sommes arrivés chez Yudi et Emilio, par une douce journée de janvier, l'un de leurs trois fils était au désespoir. La chambre à air de son vélo avait crevé. L'ado de 14 ans avait dû économiser pendant deux ans avant de l'acheter. Pas une de ces bicyclettes déglinguées que l'on voit partout à Cuba. Non, un vélo avec un cadre doré.

Or la chambre à air était impossible à remplacer. Même l'équipe nationale de vélo de Cuba a de la peine à trouver des chambres à air neuves. Alors imaginez un fils de cultivateurs de tabac de Vinales, à 200 kilomètres de la capitale...

Comme nous étions nous-mêmes à vélo, nous avions tout ce qu'il faut pour réparer des bicyclettes. Ce qui nous a permis de remettre sur roues le vélo de l'adolescent. Le soir même, nous l'avons vu filer depuis le balcon de la petite maison familiale dont deux chambres sont réservées aux touristes.

C'est en 1997 que Fidel Castro a percé la première brèche dans l'économie étatisée de Cuba en autorisant la location de chambres privées aux étrangers. On ne peut pas dire que cette pratique soit vraiment encouragée: le gouvernement met plutôt des bâtons dans les roues de ces «cafés couette» à la cubaine, en leur infligeant une taxe exorbitante.

Cela n'empêche pas les casas particulares de se multiplier. À Vinales, petite ville lovée au creux d'une vallée parsemée d'étranges buttes carrées - les mogottes -, pas loin d'une maison sur deux affiche le triangle vert annonçant une chambre à louer.

Un mojito avec ça?

Les chambres privées sont une solution de rechange économique aux hôtels traditionnels. Mais elles permettent aussi, et c'est là leur plus grand charme, de partager le temps d'une ou deux soirées la vie des Cubains.

Nous avons vécu quatre jours chez Yudi, Emilio et leurs trois enfants. L'aîné, étudiant en hôtellerie, testait ces recettes de cocktails avec nous. Avec un air cérémonieux, il nous offrait tantôt un mojito, tantôt un pina colada.

Emilio, un homme dans la quarantaine qui travaille aux champs de l'aube jusqu'au soir, nous a montré comment on récolte le tabac: avec une lame qui permet de couper deux feuilles à la fois.

Le matin, Yudi et Emilio nourrissaient leurs poules, vaches et cochons. Puis Yudi nous servait les oeufs de ses poules, du café fait avec ses propres grains, sans oublier un grand plateau de fruits.

À petits bouts de conversation, nous en avons appris un peu plus sur Yudi et Emilio, et sur l'histoire de leur maison jaune où nous nous sentions presque chez nous.

Le soir, Emilio nous offrait un de ses cigares, son grand de 18 ans nous versait un nouveau cocktail, et nous ne regrettions pas une seconde de ne pas faire la vie de plage.

Les casas particulares sont, forcément, de qualité inégale. À notre arrivée à La Havane, nous avons habité chez Maria Luisa, dans le chic quartier de Vedado. Le matin, elle nous servait du jus frais de mangue ou de goyave, et nous parlait, avec beaucoup de pudeur, de sa vie.

Un autre soir, à Playa Baracoa, un petit village côtier à l'ouest de la capitale, nous avons dormi dans une chambre un peu sombre, avec une climatisation tonitruante - mais néanmoins propre et confortable.

Les chambres d'hôte coûtent entre 15 et 35 pesos convertibles (environ 17 à 40 $) la nuit. Ajoutez à cela le prix des repas, entre cinq et huit pesos par personne. On peut parfois manquer d'eau chaude, les matelas ne sont pas toujours de la première jeunesse, mais l'accueil chaleureux des Cubains compense largement ces inconvénients.

Où trouver les casas?

Le réseau des casas particulares n'est pas développé également dans tout le pays. Mieux vaut donc consulter les guides de voyage et, si possible, réserver à l'avance. C'est ce que nous avons fait pour La Havane. Mais ailleurs, nous avons toujours réussi à nous loger en cherchant le logo des casas particulares sur les portes des maisons, en suivant les recommandations des guides ou encore en consultant les passants qui se font un plaisir de vous indiquer la chambre d'hôte la plus proche.

http://www.cyberpresse.ca/article/20060213/CPVOYAGES/60213094/5274/CPVOYAGES

Note: site avec des liens vers plus de 600 sites internet sur les casas particulares
www.casaparticular.info

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