Cuba lance une campagne contre les "nouveaux riches"
Cuba lance une campagne contre les "nouveaux riches"
Le 15-11-2005 à
15:15
Le gouvernement de Cuba a intensifié le contrôle des
"agromercados", le
minuscule espace de vente de produits alimentaires
privés, qui subsite à
coté du monopole étatique. La campagne annoncée par le
président Fidel
Castro en personne vise à combattre les « nouveaux riches »
de Cuba.
Un rapport de l'hebdomadaire "Tribune de La Havane", organe du
comité
provincial du Parti Communiste de Cuba, a divulgué le résultat de
récents
controles dans les "agros" de la capitale cubaine : 1.700 quintaux
de
marchandise et 36 camions ont été confisqués.
Selon "La tribune"
il s'agissait de producteurs qui ont commis des
irrégularités en vendant des
aliments sans avoir rempli la quote-part qu'ils
doivent livrer à
l'Etat.
Les "marchés agropecuarios", plus communément désignés "agros"
par la
population qui y trouve une source importante de denrées
alimentaires, ont
été ouverts une première fois dans les années 80, puis
fermés en 1986 et
récemment autorisés de nouveau en 1994, à la suite de
graves pénuries
alimentaires.
Ces installations permettent aux
paysans de mettre à la disposition de la
population leurs marchandises de
manière particulière : les prix sont fixés
en fonction de l'offre et la
demande. Malgré des prix élevés pour le pouvoir
d'achat cubain, ces marchés
sont très fréquentés pas les Cubains, car ils
offrent un approvisionnement
bien plus régulier et de meilleure qualité que
le circuit étatique sur
carnet de rationnement.
Les marchés "agros" ont été ouverts de manière
temporaire pour pallier à la
crise économique des années 1990 (el periodio
especial), mais le
gouvernement a toujours dit que en cas d'amélioration de
la situation les
«agros » et les travailleurs indépendants retourneraient
sous contrôle de
l'état.
Le gouvernement a annoncé en 2004 son
intention de reprendre le chemin d'un
contrôle étatique serré et
d'approfondir les caractéristiques de son système
communiste.
Selon
des fonctionnaires on ne prétend pas « étouffer » ces travailleurs,
mais «
les réglementer » ; mais les critiques accusent le gouvernement de
chercher
à maintenir idéologiquement les cubains sous dépendance étatique.
Castro
en personne a durement attaqué dans ses derniers discours les
travailleurs
indépendants en les accusant de commettre des irrégularités ou
de contribuer
à la corruption et au développement du marché noir.
Pour Fidel Castro, tous
sont des « nouveaux riches ».
Fin octobre, plusieurs milliers de
travailleurs sociaux envoyés des
provinces ont remplacé pendant 45 jours les
employés des pompes à essence de
la Havane, accusés de détourner du
carburant au marché noir.
À début de l'année, Cuba a annoncé aussi une
série de mesures financières
visant à renforcer le controle étatique, comme
l'élimination du dollar et l'
utilisation obligatoire du peso convertible
cubain.